L’histoire de Varennes-Jarcy à travers cinq femmes illustres

Varennes-Jarcy, ce dimanche. La troupe So Swing interprète une chorégraphie en l’honneur de Lucienne Delahaye, célèbre comédienne varennoise, sur la pelouse du parc de la Feuilleraie.
Varennes-Jarcy, ce dimanche. La troupe So Swing interprète une chorégraphie en l’honneur de Lucienne Delahaye, célèbre comédienne varennoise, sur la pelouse du parc de la Feuilleraie. (LP/Pierre-Eliott Buet)

    Qui savait que Varennes-Jarcy avait abrité d'aussi illustres personnages ? Ce dimanche, le réalisateur Marc Desenne a dévoilé la vie de cinq femmes qui ont fait de la commune ce qu'elle est aujourd'hui. Assisté par les danseuses de la troupe So Swing et du Conservatoire de Santeny, l'historien amateur a animé un parcours historique et culturel sur les pas de ces célèbres varennoises. Femmes d'esprit, de lettres ou d'aventure, elles ont de nombreux points commun.

    La fondatrice, Jeanne de Toulouse. Petite-nièce de Richard Coeur de Lion et belle-soeur de Saint Louis, Jeanne de Toulouse (1220-1271) a fondé en 1269 l'abbaye de Gercy qui a donné son nom au village médiéval, devenu ensuite Jarcy puis Varennes-Jarcy. Donnée en mariage à 9 ans à son époux Alphonse de Poitiers, elle l'a accompagné ainsi que son frère le roi Saint Louis aux croisades. Elle négocia la rançon de son époux capturé en Egypte, mais périt avec lui en Italie au retour de l'ultime croisade du roi Saint Louis.

    L'abbesse qui maria sa soeur à un évêque, Jeanne du Puy de Vatan. Cette abbesse (1568-1640) a régné comme un tyran sur l'abbaye de Gercy pendant son âge d'or. A l'époque, l'abbaye royale contrôlait un vaste domaine et l'abbesse était une femme respectée pour son pouvoir et pour sa foi. Ce qui n'a pas empêché Jeanne du Puy de Vatan de marier sa soeur dans le secret… à un évêque ! Quand l'affaire se sût, ce dernier fit mine d'avoir été ensorcelé par l'abbesse et dû se faire exorciser par le pape.

    L'auteure de contes de fée, Charlotte-Rose de Caumont de La Force. Dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche puis demoiselle de compagnie du Madame de Guise, Charlotte-Rose de Caumont de La Force (1650-1724) se distingue à la cour par son esprit et sa grâce, mais ses moeurs volages lui valent d'être envoyée à l'abbaye de Gercy par le roi Louis XIV. Elle y écrit de nombreux romans d'amour mais aussi des contes de fées. Parmi eux, Persinette raconte l'histoire d'une jeune femme prisonnière dans une tour, qui s'échappe en tissant une corde avec ses cheveux - c'est ce conte qui a inspiré le film d'animation Raiponce sorti en 2010.

    La mère de la maison médicale, Lucienne Delahaye. Cette comédienne est l'épouse de Michael Windburn, publicitaire américain qui crée la marque de cosmétiques Cadum en 1907. Grâce à son époux, Lucienne Delahaye (1898-1935), se fait un nom au théâtre, et une place dans la haute société parisienne de la belle époque. A la mort de son mari, elle utilise sa fortune pour fonder la maison médicale de Varennes Jarcy.

    La « Rose » du Petit Prince, Consuelo de Saint Exupery. Cette peintre et sculpteur salvadorienne est connue pour avoir fait chavirer le célèbre aviateur Antoine de Saint-Exupéry. Après leur mariage, Consuelo (1901-1979) emménage au domaine de la Feuilleraie où Antoine vient la visiter entre deux vols pour l'aéropostale. On raconte qu'un soir d'orage, elle aurait sauvé de la grêle une roseraie voisine en protégeant les fleurs avec ses draps. Elle en tire le surnom de « Rose », ainsi que le personnage du même nom dans le célèbre conte de son époux : Le Petit Prince.