Ce métier recrute : devenez géomaticien

Dire qu’elle est peu connue est un euphémisme. Pourtant, cette profession recrute et recherche même de nombreux étudiants supplémentaires pour grossir ses effectifs. Le géomaticien est demandé.

Les géomaticiens sont très demandés car ils maîtrisent aussi bien l'aspect data que le versant géographique permettant de créer des cartes d'un nouveau genre. ENSG-Géomatique/Jérémie Lortic
Les géomaticiens sont très demandés car ils maîtrisent aussi bien l'aspect data que le versant géographique permettant de créer des cartes d'un nouveau genre. ENSG-Géomatique/Jérémie Lortic

    Géomaticien. Ce mot vous rappelle des choses, évoque des disciplines mais vous ne le cernez pas trop. Il y a pourtant quelques indices évidents et l’enquête ne durera pas longtemps pour découvrir qui ou quoi se cache derrière ce terme pas si récent que ça.

    Comme vous l’aurez deviné, on parle ici géographie et mathématiques, ou plus exactement de nos jours : data. Lorsque vous combinez ces deux disciplines, vous obtenez un métier qui a le vent en poupe, géomaticien donc.

    Ces professionnels des cartes et de la donnée numérique sont bien plus présents dans vos vies que vous ne le pensez. Une entreprise cherche le meilleur lieu d’implantation pour son futur hub de distribution de colis en fonction du profil de la population, des demandeurs d’emploi qu’elle pourrait recruter mais aussi au regard de la proximité d’infrastructures routières importantes et de la localisation de ses principaux clients ? Un géomaticien peut l’aider.

    En support pour les forces de l’ordre et les pompiers avec des cartes détaillées. Mais aussi pour les autorités de santé : on cherche à savoir pourquoi une épidémie se propage dans certains secteurs d’une région, d’un pays plus qu’un autre, on superpose les foyers infectieux avec des cartes contenant des données comme l’eau, la végétation, les sols. Ainsi, les scientifiques peuvent savoir qu’il s’agit de puits contaminés, de sols pollués etc..

    Les exemples sont nombreux, les applications aussi, y compris la plus évidente : la création de cartes avec une multitude de données différentes par l’IGN, l’Institut national de l’information géographique et forestière.

    La profession touche une multitude de secteurs

    Rose, 28 ans, est ingénieure développement géospatial pour Camp to Camp et donc géomaticienne de son état. « Au lycée, j’aimais la géographie, les cartes, les créer, les lire, les analyser et j’avais un côté scientifique même si la partie informatique est venue plus tardivement, attaque la jeune parisienne. Aujourd’hui, je fais du webmapping : je réalise des cartes en fonction de certains besoins d’informations pour les rendre à la fois attractives et efficaces. »

    Diplômée de l’École nationale des sciences géographiques (ENSG-Géomatique), la référence en matière de géosciences, Rose s’est épanouie dans sa formation et grandit au quotidien dans son travail. « Pour devenir géomaticien, je dirais qu’il faut aimer la technique et suivre les évolutions des nouvelles technologies, car elles sont en perpétuel mouvement. Posséder des notions d’intelligence artificielle peut aussi être un plus, sans oublier d’être créatif pour l’aspect visuel des cartes que l’on réalise », détaille l’ingénieure.

    Et de poursuivre avec enthousiasme sur les secteurs où elle peut évoluer : « C’est une profession au croisement de beaucoup de métiers, donc nous rencontrons beaucoup de gens différents. Nous pouvons ainsi travailler pour des archéologues, dans les domaines environnementaux et écologistes. Nous découvrons sans cesse de nouveaux univers. Franchement, il y en a pour tous les goûts. »

    « On extrait, on structure, on range les données »

    Une analyse et des propos qui trouvent écho chez Nicolas Paparoditis, directeur de l’ENSG implantée principalement à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) mais aussi à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Nancy (Meurthe-et-Moselle) ou encore à l’Institut de physique du globe de Paris Jussieu.

    « Notre école est très ancienne puisqu’elle a été créée en 1941, quelques mois après l’IGN, même si les techniques ont énormément évolué depuis (rires) avec les avions, les satellites, les véhicules Google, l’IA ou le metaverse, souligne le directeur. Aujourd’hui nous avons quelque 400 étudiants, du post-bac au doctorant (10 % de l’effectif). Nous proposons une licence professionnelle ou une formation d’ingénieur. Mais surtout, il faut savoir que nous sommes un établissement qui travaille sur le numérique depuis les années 1980. Nous avons toujours été très en avance et traitons des données, des big data, qui arrivent tous les jours par pétaoctets. On extrait, on structure, on range pour ensuite pouvoir les faire parler et répondre à des besoins comme le géomarketing. Aujourd’hui, en couplant une carte avec des données de l’Insee, nous pouvons faire plein de choses. Tous les ministères s’en servent d’ailleurs ! »

    Une profession si importante que son travail permet aux véhicules autonomes, par exemple, de circuler et d’aller d’un point A à un point B en ayant une parfaite connaissance du réseau routier. Ce rôle central dans de vastes domaines fait que les spécialistes sont recherchés. « Certains sont même embauchés avant d’être diplômés. Nous avons d’ailleurs une grande pression du monde professionnel pour former davantage, avoir de plus grandes promotions », conclut Nicolas Paparoditis.

    À VOUS DE JOUER. Un livre : « SIG - Introduction à la géomatique et mise en place d’un système d’information géographique », de Nicolas Roelandt, Éditions D-Booker, 246 pages, 35 euros.

    ELLE EMBAUCHE : Je recherche entre 2 et 10 personnes

    Hélène Augu, responsable pôle SIG (système d’information géographique), chez Coexya, à Paris, recrute aussi bien dans la capitale que pour les bureaux lyonnais du groupe en pleine croissance. En quelques années les équipes parisiennes sont passées de 15 à 40 collaborateurs et vont encore grossir dans les prochaines semaines et mois. L’entreprise travaille pour la SNCF, GRDF, RTE, l’ONF ou encore le ministère de l’Écologie.

    LES PROFILS. « Je recrute des développeurs web avec une spécificité géographique (SIG) qui peuvent travailler avec du Javascript, Angular… Nous pouvons amener en plus une culture géographique et accompagner ainsi les nouveaux collaborateurs y compris en proposant des formations à l’ENSG. Ça peut donc être des juniors que nous allons former. D’ailleurs, 30 % de notre effectif à moins de 5 ans d’expérience. »

    LA RÉMUNÉRATION. « Pour un débutant (jusqu’à 2 ans), nous proposons entre 30 000 et 39 000 euros brut par an et un élève sortant de l’ENSG aura une proposition dans la fourchette 33 000 à 36 000 euros. Après, nous avons aussi la possibilité d’investir dans des parts de la société. Depuis deux ans, nous touchons une prime de partage, qui dépend bien évidemment des résultats du groupe. »

    LES ÉVOLUTIONS. « Ces personnes peuvent devenir chef ou directeur de projets. Nous réalisons deux fois par an des entretiens avec nos collaborateurs pour bien les suivre et, en fonction de leurs souhaits et compétences, leur proposer des projets adaptés, plus importants. »

    Renseignements : https://jobs.coexya.eu.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    SUP de V
    Commerce / Gestion / Management
    Saint-germain-en-laye
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    L'École Sécurité C-SRD
    Défense / Fonction Publique
    Paris