Assassinat de Géraldine Giraud : l'enquête relancée

De nouvelles investigations vont être menées, cinq ans après les assassinats de Géraldine Giraud et Katia Lherbier, afin de vérifier si Jean-Pierre Treiber aurait pu bénéficier de complicités.

Assassinat de Géraldine Giraud : l'enquête relancée

    C'est un nouveau coup de théâtre dans une affaire qui n'en manque pas. Le président de la cour d'assises chargée de juger Jean-Pierre Treiber pour l'assassinat de Géraldine Giraud et Katia Lherbier, en avril prochain, à Auxerre (Yonne), vient d'ordonner un « supplément d'information », confié aux enquêteurs de la police judiciaire (PJ).

    Ces nouvelles investigations ne visent pas à reprendre l'ensemble des cinq années d'instruction, mais à procéder à des vérifications complémentaires jugées nécessaires.

    La décision, inattendue, est notamment motivée par le témoignage d'un ancien codétenu de Jean-Pierre Treiber à la prison d'Auxerre. Dans un article de « l'Yonne républicaine » paru le 15 septembre 2009, cet homme explique que Treiber lui aurait affirmé « connaître Marie-Christine Van Kempen », la tante de Géraldine Giraud, un temps mise en examen pour complicité d'assassinats dans cette affaire. Un témoignage que le président de la cour d'assises, Olivier Leurent, a donc décidé de ne pas négliger. Mais ce n'est pas tout.

    Les policiers vont également passer au peigne fin les éléments recueillis au cours de l'enquête, toujours en cours, sur les deux mois de demi de cavale de « l'homme des bois », après son évasion le 8 septembre de la prison d'Auxerre . Certains renseignements pourraient, en effet, compléter le scénario du double assassinat. « Quelques vérifications devront être faites », explique prudemment une source proche du dossier.

    Depuis son renvoi devant la cour d'assises, Jean-Pierre Treiber est, seul, accusé de la mort de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, dont les dépouilles ont été découvertes, le 9 décembre 2004, dans le puisard de son jardin à Villeneuve-sur-Yonne. Peu bavard au cours de l'instruction, l'ancien garde-chasse n'a cessé de clamer son innocence, sans toutefois convaincre. De leur côté, les enquêteurs de la police judiciaire ont longtemps cru à la culpabilité de Marie-Christine Van Kempen, la tante de Géraldine et l'ancienne professeur de chant de son amie Katia. Soupçonnée d'avoir commandité les assassinats et écrouée en novembre 2005, elle avait finalement bénéficié d'un non-lieu en 2008.

    « Il connaissait très bien Marie-Christine Van Kempen »

    Le témoignage du voisin de cellule de Treiber, qui devrait logiquement être entendu dans le cadre de ce supplément d'information, va donc à l'encontre des conclusions du juge d'instruction. Par précaution, Olivier Leurent a sans doute voulu mesurer le crédit qu'il convenait d'apporter aux propos tenus dans les colonnes de « l'Yonne républicaine » par ce prisonnier, aujourd'hui placé à l'isolement à Fleury-Mérogis (Essonne) : « Il m'a expliqué qu'il connaissait très bien Marie-Christine Van Kempen », racontait ce dernier. Et de poursuivre : « Selon Treiber, lorsque Katia Lherbier a quitté Marie-Christine Van Kempen, il lui aurait prêté sa maison. Marie-Christine Van Kempen serait venue relancer, à plusieurs reprises, son ancienne amie. C'est ainsi que Treiber aurait fait sa connaissance. » Tout au long de l'enquête, l'un comme l'autre ont pourtant toujours affirmé qu'ils ne se connaissaient pas et qu'ils ne s'étaient jamais rencontrés.

    Ce supplément d'information « destiné à purger un résidu de doute » ne devrait toutefois pas, selon des sources proches du dossier, retarder l'ouverture du procès de Jean-Pierre Treiber, prévue le 19 avril 2010, devant la cour d'assises à Auxerre. A moins que les conclusions de cette nouvelle enquête n'en décident autrement.