Énigme du chasseur décapité : révélations sur Maria M., la veuve au cœur des soupçons 27 ans après

En décembre 1995, Christophe Doire, 28 ans, est découvert décapité dans un fossé de l’Allier. Vingt-sept ans plus tard, l’enquête, relancée, aboutit à la mise en examen de sa veuve, Maria M. Elle nie toute implication, en dépit d’indices troublants et d’un mobile potentiel : des violences conjugales.

Maria M. a rencontré Christophe Doire à 15 ans. Au moment des faits, « officiellement on était ensemble, mais officieusement on n’était plus un couple », déclarera la veuve.  LP/Jean-Baptiste Quentin
Maria M. a rencontré Christophe Doire à 15 ans. Au moment des faits, « officiellement on était ensemble, mais officieusement on n’était plus un couple », déclarera la veuve. LP/Jean-Baptiste Quentin 

    « Vous me saoulez. Vous me rabâchez les mêmes choses. Vous me mettez la tête comme un Mickey. » Ce sont les derniers mots de Maria M. dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il est presque minuit le mercredi 29 juin. Cette mère de famille de 56 ans vient de passer deux jours et une nuit en garde à vue pour le meurtre sauvage de Christophe Doire, son ex-mari. Un cold-case datant de 1995 qui s’est brutalement réchauffé en ce printemps 2022.

    Jusqu’au bout de sa sixième audition, Maria M. n’aura rien lâché. « Non ». Non elle n’a pas tué son mari, alors âgé de 28 ans, dont le corps décapité avait été découvert le jour de Noël 1995 dans un fossé à Busset, dans l’Allier. Les rafales de questions des gendarmes ont fendu l’armure plusieurs fois mais ne l’ont jamais brisée. Elles ont en tout cas révélé un comportement intrigant et des réponses évasives de la veuve. Le lendemain, 30 juin, elle est mise en examen pour « meurtre » et incarcérée à la prison de Riom. Toujours sans aveux. Après deux mois de détention provisoire, elle a été remise en liberté samedi 20 août avec assignation à résidence sous surveillance électronique sur décision de la chambre de l’instruction.