Ille-et-Vilaine : un groupuscule d’extrême droite perturbe un atelier de lecture par des drag-queens

Une vingtaine de militants ont manifesté devant la médiathèque qui accueillait une dizaine de jeunes enfants pour un atelier de lecture animée par des drag-queens. Une enquête a été ouverte.

Visage dissimulé, megaphone et banderole, les militants du groupe d'extrême droite l'Oriflamme rennais ont perturbé un atelier de lecture pour enfants animé par des drag-queens. (Photo diffusée sur Twitter par le groupe d'extrême droite L'Oriflamme)
Visage dissimulé, megaphone et banderole, les militants du groupe d'extrême droite l'Oriflamme rennais ont perturbé un atelier de lecture pour enfants animé par des drag-queens. (Photo diffusée sur Twitter par le groupe d'extrême droite L'Oriflamme)

    Ce sont des ateliers pour les enfants qui animent désormais les réseaux d’extrême droite. Après Paris, Toulouse, c’est au tour de Saint-Senoux, un petit village près de Rennes (Ille-et-Vilaine), d’avoir vu sa représentation de trois artistes drag-queens (des personnages qui s’habillent et se maquillent excessivement pour ressembler au sexe opposé) perturbé.

    Ce samedi, alors que la médiathèque accueillait ces trois artistes pour un atelier lecture (et de création de personnage de contes) dans le cadre de sa programmation « égalité des genres : parlons-en ! » autour de la diversité et l’acceptation de soi, les membres d’un groupe d’extrême droite sont venus perturber la prestation.

    Fumigènes en main, banderole, cagoules ou lunettes de soleil, 25 membres du groupe rennais L’Oriflamme se sont rassemblés devant la médiathèque, rapportent nos confrères de Ouest-France. À ce moment-là, une dizaine d’enfants de 3 à 6 ans assistait aux animations costumées « d’Alex-scargot, du robot Moon et de la poupée Melba ».

    Ils prennent la fuite à l’arrivée des gendarmes

    Ils ont tenté de distribuer des tracts aux parents des enfants, désabusés et qui ont refusé, note Le Télégramme. « A nos enfants inculquez nos racines n’imposez pas les drag-queens », pouvait-on lire sur la banderole déployée par L’Oriflamme, qui a revendiqué son action sur Twitter. « Nos militants ont dénoncé cette gabegie défendue par le pouvoir local et promue par le système », ont-ils écrit pour accompagner un communiqué des photos et vidéos de leur action.

    VIDÉO. Privées de scène, ces drag-queens enflamment Montmartre depuis leurs fenêtres

    « Il s’agit d’un moment de propagande orchestré par le lobby LGBT afin de modeler les consciences des jeunes générations (…) Les drag-queens sont des militants qui, sous couvert de « prestations artistiques » promeuvent leur mode de vie basé sur leur sexualité dépravée. Honte à la mairie qui met en danger nos enfants et encourage la décadence », écrivent-ils.

    Ils ont finalement rapidement quitté les lieux à l’arrivée des gendarmes de Redon. Ces derniers ont ouvert une enquête.