En larmes, Jonathann Daval reconnaît avoir tué seul Alexia, sa belle-mère «soulagée»

Il était confronté ce vendredi à sa belle-famille qu’il accusait d’avoir comploté pour tuer la jeune femme.

 Jonathann Daval a de nouveau avoué être le meurtrier d’Alexia.
Jonathann Daval a de nouveau avoué être le meurtrier d’Alexia. Facebook

    Face à sa belle-mère, son aplomb s'est effrité. Confronté ce vendredi matin à son beau-frère Grégory Gay, qu'il accusait dans sa nouvelle version d'avoir étranglé Alexia, puis à son épouse Stéphanie, Jonathann Daval avait maintenu sa version. Mais, face à Isabelle Fouillot, sa belle-mère dont il était très proche, allant jusqu'à l'appeler « maman », Jonathann Daval a craqué.

    Celle-ci avait amené une photo de sa fille et l'a ensuite exhorté à « se libérer de son carcan de déni », a-t-elle expliqué à sa sortie du tribunal. A cet instant, Jonathann s'est effondré, revenant à sa version livrée en garde à vue le 31 janvier dernier et réitérée devant le juge d'instruction le 9 mars : oui, il est bien responsable de la mort de sa femme, morte étouffée après une dispute, à Gray (Haute-Saône), le 27 octobre 2017.

    Etreint par sa belle-mère après ses aveux

    En larmes, il s'est agenouillé devant sa belle-mère, implorant son pardon, « une scène extrêmement forte symboliquement » a raconté le procureur Etienne Manteaux qui a assisté à la scène. Isabelle Fouillot l'a alors pris dans ses bras et l'a remercié d'avoir dit la vérité. « Je suis soulagée », a-t-elle répété plusieurs fois devant le tribunal.

    A l'écart des caméras, une autre mère essuie ses larmes, celle de Jonathann. Martine Henry était venue au tribunal pour « soutenir silencieusement » son fils. « Je n'arrive toujours pas y croire », souffle-t-elle, effondrée. « Ça me fait du mal, mais c'est bien qu'il se soit soulagé. Si ça peut apporter un peu d'apaisement à la famille d'Alexia… Je m'en veux d'avoir pensé que c'était eux, j'ai juste voulu croire mon fils. Je voudrais leur présenter mes excuses. »

    Il reste néanmoins plusieurs zones d'ombre : les coups constatés sur le corps de la victime ne correspondent toujours pas à son récit et Jonathann Daval nie toujours avoir mis le feu au cadavre, retrouvé dans un bois le 30 octobre 2017. « Il continue à dire qu'il n'a jamais eu l'intention de donner la mort à Alexia Daval » et « parle toujours d'un accident », affirmant « que sa femme a fait une crise (et) qu'il n'a absolument pas prémédité son geste », a détaillé le procureur de la République.

    Jonathann Daval a assuré aussi que « tout s'est passé très vite » au retour « d'un repas passé chez ses beaux-parents, qu'elle lui fait des reproches, qu'ils se disputent, que des coups sont échangés », a poursuivi Etienne Manteaux.

    Il devrait être réinterrogé « dans les jours qui viennent », a précisé Etienne Manteaux. Le procureur a répété plusieurs fois que la thèse du complot familial était « intenable ».

    Grégory Gay : « J'ai choisi de me battre, j'ai bien fait »

    « Rien dans le dossier ne vient étayer la thèse d'une complicité », a affirmé le procureur Etienne Manteaux, pour qui celle d'un empoisonnement n'est « pas envisageable à ce stade » : des médicaments, dont l'un ne lui a jamais été prescrit et un autre interdit depuis 2013, ont en effet été retrouvés dans le sang de la victime.

    Désigné comme meurtrier par Jonathann, Grégory Gay avait exploré tout le dossier, pointant plusieurs incohérences lors de sa confrontation ce vendredi matin. Le beau-frère d'Alexia s'est également exprimé devant le tribunal au sujet de ces accusations : « Cela aurait pu pousser certaines personnes au suicide. J'ai choisi de me battre, j'ai bien fait »

    « On voit bien que l'affect avait un rôle très important pour délier cette histoire et c'est le rôle central qu'ont joué mes parents dans cette confrontation », a ajouté Stéphanie Gay, la sœur d'Alexia.