Assassinat dans les beaux quartiers : Cyril Berger condamné à 28 ans de prison pour avoir tué sa belle-mère

    Cyril Berger, un entrepreneur de 50 ans, a été condamné ce jeudi après-midi pour le meurtre avec préméditation d’Odile de Moro Giafferri, 74 ans, en décembre 2015, à Paris. Un crime terrible au mobile mystérieux.

    Paris (XVIIe), boulevard Malesherbes, novembre 2023. Le drame s'est noué au premier étage de cet immeuble en décembre 2015, quelques jours avant Noël. LP/Denis Courtine
    Paris (XVIIe), boulevard Malesherbes, novembre 2023. Le drame s'est noué au premier étage de cet immeuble en décembre 2015, quelques jours avant Noël. LP/Denis Courtine

    Il s’est battu jusqu’au bout, s’en remettant aux jurés « individuellement en [leur] âme et conscience » et en appuyant une dernière fois sur le point faible de l’accusation : l’absence de mobile. « Pourquoi je m’en serais pris à Odile (de Moro Giafferri, sa belle-Mère de 74 ans) que j’adorais et qui me le rendait bien ? » Mais il faut croire que la cour d’assises s’est davantage attachée au comment qu’au pourquoi.

    Ce jeudi à 14 heures, après seulement quatre heures de délibéré, Cyril Berger, un entrepreneur de 50 ans qui comparaissait libre, a été condamné à 28 ans de réclusion pour cet assassinat et également pour avoir tenté de tuer, là aussi avec préméditation, son beau-frère schizophrène qui l’avait surpris alors qu’il portait les coups de couteau dans cet appartement du boulevard Malesherbes à Paris (XVIIe). Il dormira en prison. L’homme s’est effondré à l’énoncé du verdict. Comme le président lui demandait s’il avait compris le verdict, il a répondu, en pleurs : « Oui, mais c’est pas moi ! C’est fou ! », d’après l’AFP, qui précise que les avocats de la défense ont annoncé qu’ils feraient appel. « Sachez que ce n’est pas lui », a également lancé aux jurés l’un de ses proches.

    À cause des preuves mais aussi du manque d’empathie de l’accusé

    La cour s’est attachée, a expliqué le président, aux « éléments matériels probants » : l’ADN de Cyril Berger sous l’ongle d’Odile de Moro Giafferri et surtout l’alliance. Cet anneau de mariage, portant les prénoms du couple Cyril et Marie-Elvire, a été retrouvé dans les cendres d’un feu criminel allumé dans la cave de l’accusé. Pour l’accusation, et donc finalement pour la cour, cet incendie a servi à brûler les vêtements utilisés pendant le crime. Le manque d’empathie, relevé par l’expert qui a examiné Cyril Berger, a également joué en défaveur de l’accusé.



    Seul élément qui a permis à Cyril Berger de ne pas prendre une peine encore plus lourde (il encourait la perpétuité) : l’absence de casier judiciaire. Ce mercredi matin, l’avocat général avait requis 30 ans de réclusion. Il avait énuméré toutes les preuves « parlantes, écrasantes et accablantes », incriminant l’accusé.

    Sept mois de détention injustes pour le beau-frère schizophrène

    D’après l’accusation, le soir du crime en décembre 2015, le mari de Marie-Elvire de Moro Giafferri s’habille tout en noir avec une capuche, se munit d’un couteau, marche dans la rue en prenant soin de dissimuler son visage avec un carton, monte chez sa belle-mère, la poignarde une trentaine de fois, attaque son beau-frère schizophrène qui le surprend, fuit, fonce jusqu’à sa cave, brûle ses vêtements ensanglantés en oubliant son alliance, et remonte chez lui où les policiers le retrouvent en sueur quelques minutes après l’assassinat.

    Un crime qui avait valu sept mois de détention provisoire au beau-frère schizophrène, qui s’était réfugié en sang chez la voisine, le couteau du crime à la main après l’avoir subtilisé à l’assassin.

    « Il n’y a pas de camp heureux cet après-midi, a réagi Tancrède Lehman, l’avocat de la famille de Moro Giafferri. On ne peut pas se réjouir de voir un homme ainsi à terre. Quelle que soit la condamnation, les proches de la victime resteront dans la souffrance ».

    Olivier Lagrave, l’avocat de Marie-Elvire de Moro Giafferri, la triple victime de ce drame, n’a pas souhaité s’exprimer à l’issue du procès. Cyril Berger a maintenant dix jours pour faire appel de sa condamnation.