Gendarmes tués dans le Puy-de-Dôme : le forcené retrouvé mort dans sa voiture

Trois gendarmes ont été tués et un quatrième blessé par balle dans un hameau isolé près de Saint-Just, dans la nuit de mardi à mercredi. Les militaires tentaient de porter secours à une femme. Emmanuel Macron a rendu hommage à des «héros».

    La Gendarmerie frappée par l'horreur. Trois militaires ont été tués et un quatrième blessé par un forcené, dans le Puy-de-Dôme. En fuite, l'homme de 48 ans a finalement été retrouvé mort, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui se rend sur les lieux du drame.

    Selon nos informations, c'est dans sa voiture que le corps du forcené a été découvert. Il s'agirait probablement d'un suicide, estime une source proche du dossier.

    « Ce sont nos héros », a salué Emmanuel Macron à propos des trois militaires tombés sous les balles. « Ils intervenaient pour secourir une femme victime de violences conjugales dans le Puy-de-Dôme (...) Pour nous protéger, nos forces agissent au péril de leur vie », a-t-il écrit sur Twitter.

    Le drame s'est noué dans la nuit de mardi à mercredi, dans un hameau isolé près de Saint-Just. Les militaires, qui appartenaient à la compagnie d'Ambert, ont été blessés mortellement par arme à feu alors qu'ils tentaient de porter secours à une femme réfugiée sur le toit d'une maison.

    Peu après minuit, deux gendarmes, alertés pour des faits de violence sur conjoint, ont été visés par des tirs, après avoir tenté de s'approcher de la maison où la femme menacée s'était réfugiée. L'un d'eux est décédé des suites de ses blessures, tandis que le deuxième, blessé à la cuisse, a été transporté par les pompiers vers le centre hospitalier d'Ambert. Ses jours ne sont pas en danger.

    La femme mise en sécurité

    300 gendarmes étaient mobilisés pour retrouver le forcené, et sept membres du GIGN se trouvaient sur place depuis 2h30 du matin. Sur les ondes de Franceinfo, Laurent Bitouzet, le chef du Sirpa-gendarmerie, avait prévenu que l'auteur des faits, alors en fuite, était « susceptible d'être armé, susceptible d'être dangereux ».

    Après avoir mis le feu à sa maison, le forcené a de nouveau tiré sur les gendarmes présents aux abords de l'habitation, faisant deux nouvelles victimes parmi les militaires, a expliqué le parquet de Clermont-Ferrand, qui précise que la femme a pu être mise en sécurité. Elle est actuellement interrogée pour tenter de faire la lumière sur les faits.

    Ce matin, les pompiers tentaient encore de maîtriser l'incendie, qui ne menace cependant pas d'autres habitations. Interrogé par BFMTV, le maire de Saint-Just, François Chautard, a précisé que la maison du forcené a « été totalement détruite par l'incendie ».

    L'auteur des coups de feu mortels serait connu pour des faits liés à des problèmes de garde d'enfant. D'après nos informations, l'homme de 48 ans était un tireur sportif. Il détenait trois armes. Parmi celles-ci, au moins une arme longue de type fusil semi-automatique, avec laquelle il aurait ouvert le feu.

    « C'est une opération de gendarmerie qui s'inscri(vai)t dans un cadre de violences intrafamiliales », avait indiqué plus tôt la préfecture du Puy-de-Dôme.

    Trois victimes âgées de 21 à 45 ans

    Le brigadier Mavel, âgé de 21 ans, a été le premier à succomber à ses blessures. Le lieutenant Morel, 45 ans, et l'adjudant Dupuis, 37 ans, sont les deux militaires touchés alors qu'ils effectuaient une reconnaissance près de la maison.

    Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et sa ministre déléguée, Marlène Schiappa, ont présenté leurs condoléances aux familles, aux proches et aux « camarades de la Gendarmerie » des trois victimes.

    « Cette nuit, la Gendarmerie nationale a perdu trois des siens, trois de ses militaires animés par le service de la France. La Nation s'incline devant leur courage et leur engagement », ont-ils écrit.

    « Trois de nos gendarmes ont été tués cette nuit, alors qu'ils étaient engagés pour protéger et sauver. Ce drame nous touche tous et endeuille le pays tout entier. Je partage la douleur de leurs proches et de leurs frères d'armes et les assure de mon indéfectible soutien », a de son côté salué le Premier ministre, Jean Castex.

    « Douleur et vive émotion dans nos rangs après le décès en service de 3 des nôtres lors d'une intervention pour violences intrafamiliales. Un 4e gendarme a été grièvement blessé à la cuisse. #Soutien à leurs familles et à leurs proches. #VousProteger », a déploré la Gendarmerie nationale sur son compte Twitter.

    Le ministre de l'Intérieur indique suivre le déroulé des opérations depuis la place Beauvau. Il tiendra un nouveau point de situation au cours de la matinée au sujet du plus tragique événement de l'année impliquant les forces de l'ordre.

    VIDÉO. Saint-Just : trois gendarmes tués par un forcené dans le Puy-de-Dôme