Antony : malgré ses dénégations, le violeur de l’hôpital psychiatrique condamné à dix-sept ans de réclusion

Cet homme de 37 ans a comparu devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine de vendredi dernier à ce mercredi 8 novembre pour les viols de deux patientes de l’établissement de soins. Le verdict a été rendu tard dans la soirée.

Illustration. Jugé de vendredi dernier à ce mercredi 8 novembre, Mickaël P. est condamné à dix-sept ans de réclusion. LP
Illustration. Jugé de vendredi dernier à ce mercredi 8 novembre, Mickaël P. est condamné à dix-sept ans de réclusion. LP

    Il a contesté mordicus avoir jamais violé deux patientes de l’hôpital psychiatrique d’Antony, où lui-même était soigné. Mais sans emporter la conviction de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, qui l’a condamné, mercredi soir, à une peine de dix-sept ans de réclusion criminelle, avec suivi socio-judiciaire.

    Soit huit ans de moins que ce que l’avocat général a requis pour ces viols sur personnes vulnérables, commis en novembre 2020, en récidive. Car il y a quinze ans, Mickaël P. avait déjà comparu devant les assises pour viol et avait alors été condamné à quinze ans de réclusion.

    Ce passé, l’accusé en a fait un argument de ses dénégations du moment. Il y a quinze ans, il avait en effet reconnu avoir violé, sous la menace d’une arme. Il faut donc comprendre que s’il nie aujourd’hui, c’est qu’il n’est pas coupable. C’est en tout cas ce qu’il a soutenu devant les jurés. Mais l’argument a fait flop. Comme celui du consentement.

    Deux victimes assommées de médicaments

    Selon ses dires, la vieille dame de 73 ans qu’il a violée dans son lit, alors qu’elle était endormie et assommée de médicaments, était demandeuse de relations sexuelles avec lui. Alors que cette femme faisait l’objet d’une hospitalisation sous contrainte, parce qu’elle traversait un épisode dépressif majeur avec risque suicidaire, Mickaël P. l’a décrite comme plutôt entreprenante à son endroit et vive d’esprit.

    Donc si elle a déposé plainte, c’était sans doute parce qu’elle avait honte d’une relation avec un homme qui a quarante de moins qu’elle. Une thèse « indécente », selon l’avocate de la vieille dame, Me Camille Martini.



    Lors de son séjour à l’hôpital psychiatrique d’Antony, en ce mois de novembre 2020, où il a été soigné pendant trois semaines pour sevrage alcoolique, Mickaël P. a aussi abusé d’une femme de 30 ans, sous traitement médicamenteux lourd également.

    Elle, il l’avait surprise alors qu’elle prenait une douche et, comme la vieille dame, l’a violée deux soirs de suite. Les jurés n’ont pas douté du récit de la victime, ce qui a été « un soulagement pour elle », commente son avocate, Me Pauline Rainaut, de même que l’a été la reconnaissance de la culpabilité de Mickaël P.

    Au lendemain du verdict, fort logiquement puisqu’il se dit innocent, Mickaël P. entend faire appel, font savoir ses avocats, Mes Yassine Yakouti et Margaux Van Der Have, qui relèvent « l’étonnante distorsion entre la lourdeur des réquisitions et la peine prononcée ».