Européennes : incertitudes sur le vote électronique

Les électeurs pourront-ils voter aux européennes sur machine électronique ? A 17 jours du scrutin, l'incertitude plane toujours sur neuf villes des Hauts-de-Seine.

Européennes : incertitudes sur le vote électronique

    Demain vendredi, s'achèvera le délai du dépôt des listes d'Ile-de-France en lice pour les élections européennes du 7 juin. D'ores et déjà, on sait qu'elles seront plus de dix-sept à briguer les voix des électeurs. Pourtant, à un peu plus de deux semaines de l'échéance, les modes de vote restent incertains dans une bonne partie des villes des Hauts-de-Seine. La question est de savoir si les électeurs pourront voter électroniquement ou non dans les villes équipées de machines. Sur les onze villes qui ont annoncé officiellement à la préfecture qu'elles utiliseraient des machines à voter électroniques pour ces élections, deux sont réellement assurées de pouvoir le faire : Issy-les-Moulineaux et Bois-Colombes. Les neuf autres*, équipées de machines Nedap/France élection, restent suspendues à la décision du ministère de l'Intérieur. En cause : la circulaire du 27 mars 2009. Cette dernière prévoit de réaliser une interface simplifiée pour les machines à voter. Afin que l'électeur puisse disposer du maximum d'informations, chaque bulletin électronique comporterait la mention de l'élection concernée, le titre de la liste, les nom et prénom du candidat tête de liste et l'emblème du ou des partis de la liste. Mesure qui éviterait de devoir recopier l'intégralité des noms de la liste donnés sur le bulletin papier. Oui, mais le ministère fixe une condition sine qua non : « obtenir l'accord de chacune des listes concernées ».

    Des reproductions de bulletins illisibles

    « Impossible ! réagit le député-maire UMP de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet. Les délais sont trop courts et il y aura toujours une liste pour refuser. Autant dire tout de suite que l'on abandonne les machines à voter. » Le maire UMP de Sèvres, François Kosciusko-Morizet, a été parmi les premiers à évoquer le problème. Dès le 10 avril, il faisait part de ses remarques par écrit à la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.

    Dans un courrier envoyé mardi à la même ministre, Jacques Gautier, sénateur-maire de Garches et président de l'association des maires des Hauts-de-Seine, relaie l'inquiétude des élus concernés. Lui aussi demande que les aménagements aient lieu « même en l'absence d'accord de l'ensemble des listes candidates ». Il précise : « L'impossibilité pour les villes d'obtenir l'accord de chacune des listes obligera à reproduire les bulletins papier... Or le nombre des listes en présence risque de rendre ces reproductions parfaitement illisibles... » L'élu réclame donc une modification de la circulaire plutôt que « de laisser au juge le soin de trancher in fine cette question » en cas de litige.

    Quelle soit la décision, à Sèvres, le maire optera de toute façon pour le vote électronique. « C'est simple, c'est clair et on a tous les résultats rapidement. »

    En revanche, à Boulogne, Pierre-Christophe Baguet se montre très clair : plutôt que de prendre le risque de contestations, si la circulaire n'est pas modifiée, il décidera de revenir au vote papier. Charge à la préfecture d'imprimer et d'acheminer les bulletins d'ici le 7 juin... Alors, vote papier ou vote électronique ?

    *Antony, Boulogne-Billancourt, Châtenay-Malabry, Courbevoie, Garches, Sèvres, Suresnes, Vaucresson et Ville-d'Avray.