Le siège historique des Hauts-de-Seine a été vendu 101 millions d’euros

Les élus ont voté ce lundi la cession du bâtiment datant des années 1980 à Novaxia, investisseur spécialisé dans la transformation urbaine.

 Nanterre. Le siège du « 9-2 », inauguré en 1987,  va être complètement métamorphosé et transformé en campus avec bureaux, coworking, crèche, salle de sport...
Nanterre. Le siège du « 9-2 », inauguré en 1987, va être complètement métamorphosé et transformé en campus avec bureaux, coworking, crèche, salle de sport... DR.

    Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy se sont installés aux manettes de ce grand immeuble aux vitres brunes barré de lignes horizontales, fief du « 9-2 » à Nanterre.

    Quinze mois après avoir définitivement quitté ces locaux pour intégrer les nouveaux bureaux de Paris La Défense Arena, les élus des Hauts-de-Seine ont voté ce lundi la cession de ce bâtiment historique.

    Une transaction de 101 M€, réalisée avec l'investisseur Novaxia dont l'offre a convaincu le département et la ville de Nanterre. Notamment parce qu'il était le seul des treize candidats au rachat à avoir proposé de conserver l'enveloppe du bâtiment inauguré par Jacques Chirac en 1987.

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    Et aussi le seul à payer comptant, sans condition suspensive et sans délais, alors que l'entretien du bâtiment coûte 1 M€ par an à la collectivité. « C'était surtout un bon projet urbain car le département a évidemment une responsabilité quant à l'avenir du site », souligne Patrick Devedjian, président (LR) des Hauts-de-Seine.

    Le projet de transformation, imaginé par l'agence d'architecture Nouvelle AOM (Nouvelle agence pour l'opération Maine-Montparnasse) -à l'œuvre pour la rénovation de la tour Montparnasse - a notamment pour objectif de « déshabiller » les façades pour les remplacer par du verre et des balcons végétalisés.

    Des « idées décoiffantes »

    De quoi créer un campus avec 41 000 m² de bureaux, une crèche de 300 m², des espaces de coworking, une salle de sport et un restaurant.

    Visuel du projet de réhabilitation de l'hôtel du département des Hauts-de-Seine, cédé pour 101 millions d'euros à l'investisseur Novaxia. IDA+/NouvelleAOM
    Visuel du projet de réhabilitation de l'hôtel du département des Hauts-de-Seine, cédé pour 101 millions d'euros à l'investisseur Novaxia. IDA+/NouvelleAOM DR.
    IDA +/NouvelleAOM
    IDA +/NouvelleAOM DR.

    Et pourquoi pas un mur d'escalade dans le jardin d'hiver et sa vertigineuse hauteur sous plafond ? Car le projet et ses usages ne sont pas encore totalement définis, et l'investisseur promet « des idées décoiffantes ».

    La livraison est prévue en 2023, à l'issue de 24 mois de travaux. « Après ce choix de l'offre financière, un dialogue va s'engager avec l'investisseur afin de faire évoluer le projet, notamment pour désenclaver le secteur », explique avec prudence le cabinet du maire (DVG) Patrick Jarry.

    Lors de la commission permanente, Gabriel Massou, président du groupe d'opposition de gauche, a immédiatement suggéré une affectation pour les 101 M€, à savoir la rénovation énergétique des collèges. Patrick Devedjian a répondu que les crédits consacrés à cette politique passeraient de 50 à 120 millions d'euros en 2020.

    « L'HÔTEL DU DÉPARTEMENT EST UN MORCEAU D'HISTOIRE »

    Joachim Azan, président-fondateur de Novaxia. DR.
    Joachim Azan, président-fondateur de Novaxia. DR. DR.

    Pourquoi avoir décidé de conserver le bâtiment ?

    L'hôtel du département est un morceau d'histoire qui appartient au patrimoine des Nanterriens. Pour nous, conserver l'histoire permet la création de valeur. Et favorise l'acceptabilité des riverains, car ne pas démolir signifie évidemment moins de nuisances pour transformer le bâtiment.

    C'est aussi plus coûteux ?

    C'est surtout plus complexe. Mais nous avons décidé d'avoir une démarche écologique. Notamment en calculant le bilan carbone de l'opération et en faisant la comparaison entre la transformation du bâtiment et sa démolition pour reconstruire du neuf. La deuxième option présentait un bilan carbone deux fois plus lourd. Nous avons également décidé d'être dans une démarche d'économie circulaire pour conserver, recycler et réemployer les matériaux.

    Qu'allez-vous conserver ?

    Les espaces verts, qui représentent la moitié de la parcelle d'un hectare, les vastes espaces avec d'immenses hauteurs sous plafond, et l'hémicycle qui pourrait devenir un auditorium. Nous allons également créer une toiture végétalisée avec une serre agricole. L'enjeu pour nous est d'ouvrir au maximum le bâtiment aux habitants, avec une salle de sport et un restaurant.