Cyberattaque mondiale : le cauchemar de milliers d'entreprises françaises

La cyberattaque mondiale de ces derniers jours a mis en lumière la vulnérabilité des entreprises et, notamment, des PME.

 Illustration. Le butin des créateurs de ce rançongiciel était évalué lundi à 51 767 euros
 Illustration. Le butin des créateurs de ce rançongiciel était évalué lundi à 51 767 euros LP/ Philippe de Poulpiquet

    Plus de 200 000 victimes, surtout des entreprises, dans au moins 150 pays, près de 30 000 institutions, dont des agences gouvernementales touchées en Chine... Identifié pour la première fois vendredi, WannaCry, ce logiciel qui réclame de l'argent pour débloquer les données infectées, a poursuivi lundi son dévastateur tour du monde.

    Le butin de ses créateurs est pour l'instant, bien maigre : seuls 51 767 € ont été récoltés, selon nos informations. Mais Michel Van Den Berghe, directeur général d'Orange Cyberdefense, prévient : «On va voir arriver une deuxième vague avec des variantes du virus», nouvelles et donc indétectables par les antivirus.

    Une dizaine de sociétés françaises infectées

    Une menace prise très au sérieux tant le montant des dégâts pour les entreprises peut rapidement s'élever. En France, Renault a mis, lundi, une partie de ses salariés au chômage technique. Et, selon l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), une dizaine d'autres sociétés françaises auraient été infectées. Et WannaCry n'est que l'aboutissement d'une longue série d'attaques au «ransomware» (rançongiciel) qui font, depuis deux ou trois ans, des ravages économiques. Selon le dernier baromètre Euler Hermes-DFCG, 22 % des entreprises françaises ont été victimes de rançongiciels en 2016.

    Les PME sont particulièrement démunies : «90 % des PME n'ont aucun outil pour lutter contre la cybercriminalité», assure Michel Van Den Berghe. Alors, sont-elles condamnées à payer pour échapper au virus ?

    «La rançon est payable en bitcoins, une monnaie numérique, intraçable. Et son montant est en général bas. Mais il ne faut pas payer», souligne Tanguy de Coatpont, directeur général de Kaspersky Lab France. «Des clients qui avaient payé n'ont jamais obtenu la clé de déchiffrement», confirme Antoine Valette, de Kroll Ontrack, spécialiste de la récupération de données informatiques.

    Des experts en sécurité informatique ont indiqué lundi avoir découvert un lien potentiel entre la Corée du Nord et la cyberattaque mondiale par le virus WannaCry.

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