La SNCF nomme un «Monsieur Bagages» face au fléau des valises oubliées, première cause de retard des trains

La société ferroviaire a décidé de prendre à bras le corps le problème des bagages abandonnés, devenu cette année la première cause de retards et de suppressions de trains.

La SNCF a nommé Pierre Boutier "Monsieur Bagages", chargé d'endiguer cette coûteuse problématique. LP/Aurélie Ladet
La SNCF a nommé Pierre Boutier "Monsieur Bagages", chargé d'endiguer cette coûteuse problématique. LP/Aurélie Ladet

    Une gare vidée de ses voyageurs, un silence inhabituel et au loin, un cordon de sécurité… Soudain, la panique. Les retards de train pour cause de bagage oublié, et parfois leur suppression pure et dure, sont devenus la hantise numéro 1 des usagers de la SNCF. Le fléau, devenu première cause de retard des TGV et des Intercités, selon le magazine Ville Rail et Transports (VRT), ne plaît pas davantage à la société ferroviaire française, qui annonce dans ce média consacré aux transports la nomination d’un « Monsieur Bagages ».

    Pierre Boutier, ancien directeur de la performance du système ferroviaire des lignes normandes, aura donc la lourde tâche d’endiguer ce fléau. Jusque-là, la SNCF avait multiplié les stickers, affiches en gare et annonces sonores pour rappeler les bagages au bon souvenir de leurs propriétaires, sans grand succès. En cas d’oubli, les étourdis risquent pourtant une amende de 150 à 200 euros et/ou la destruction de leur paquetage.

    Un coup porté au portefeuille et à l’image de la SNCF

    Avec 200 bagages oubliés chaque semaine dans les gares et les trains, dont « 30 à 40 gros incidents par semaine », « le nombre de bagages oubliés dans les gares et les trains a triplé en trois ans », indique VRT. Ces oublis ont retardé près de 9 000 trains depuis le début de l’année, « impactant huit millions de voyageurs » et causant la suppression de quelque « 1 000 trains », relaie le magazine.



    Pour la SNCF, le coût financier - puisqu’il implique d’indemniser les voyageurs en cas de gros retard ou de suppression de train - se double d’un coût pour son image, dégradée par ces empêchements réguliers. « Les élus doivent s’emparer du sujet ! », estime Arnaud Bertrand, président de l’association d’usagers Plus de trains.

    Pour lui, certains agents de sécurité devraient faire preuve de davantage de souplesse. Arnaud Bertrand estime que la situation peut en effet varier d’un policier à l’autre face à l’oubli d’un bagage. Ainsi début septembre, 300 voyageurs ont été évacués d’urgence d’un TGV en gare du Creusot-TGV à cause d’un bagage oublié… Rempli de pots de confitures vides.