Paris menace d’interdire les trottinettes électriques

Si l’autorégulation ne fonctionne pas dès les prochaines semaines et que les stationnements restent anarchiques, Paris menace tout simplement d’interdire provisoirement les trottinettes.

 Paris. Si dans les prochaines semaines, les opérateurs ne trouvent pas une solution au «bordel généralisé», comme l’a décrit Jean-Louis Missika, en charge de l’urbanisme, la ville pourrait interdire les trottinettes provisoirement.
Paris. Si dans les prochaines semaines, les opérateurs ne trouvent pas une solution au «bordel généralisé», comme l’a décrit Jean-Louis Missika, en charge de l’urbanisme, la ville pourrait interdire les trottinettes provisoirement. LP/Olivier Boitet

    Pour les opérateurs, c'est désormais une question de survie. Ce lundi soir, dans la cour de l'Hôtel de ville de Paris, à l'occasion de la signature de la charte de bonne conduite relative à la location de trottinettes électriques, Christophe Najdoski, adjoint aux transports, et Jean-Louis Missika, en charge de l'urbanisme, ont été clairs.

    Si dans les prochaines semaines, les opérateurs ne trouvent pas une solution au « bordel généralisé », comme l'a décrit Jean-Louis Missika, la ville pourrait interdire les trottinettes provisoirement. Le temps que la loi sur les mobilités soit votée et entre en vigueur.

    Aller jusqu'à 30 000 trottinettes ne sera pas tolérable pour la mairie de Paris

    « Cette charte a pour objectif de réguler l'usage des trottinettes, explique Christophe Najdovski. Nous mettons à disposition l'espace public. En contrepartie, nous espérons que les opérateurs trouveront des solutions tant au niveau de la circulation que du stationnement ».

    13 mai 2019, hôtel de ville. Autour de Christophe Najdovski, adjoint au Transports, et de Jean-Louis Missika, en charge de l'urbanisme, les dix opérateurs de trottinette ont signé une charte de bonne conduite. DR
    13 mai 2019, hôtel de ville. Autour de Christophe Najdovski, adjoint au Transports, et de Jean-Louis Missika, en charge de l'urbanisme, les dix opérateurs de trottinette ont signé une charte de bonne conduite. DR LP/Olivier Boitet

    Pour Jean-Louis Missika, le nombre d'engins a atteint le niveau maximum : « Nous sommes autour de 15000 trottinettes. Mais si nous suivons les courbes de croissance, nous pourrions aller jusqu'à 30 0000 voire 40 000 véhicules dans quelques mois. Ce ne sera pas tolérable, ni toléré ». Les adjoints préviennent : « Si l'autorégulation échoue, nous devrons interdire provisoirement le service, en attendant que la LOM (loi sur les mobilités en cours d'étude à l'Assemblée nationale) soit adoptée ».

    «Cela va nous pousser à croître différemment»

    Une menace sévère qui pèse désormais sur les dix opérateurs arrivés dans les rues de Paris depuis moins d'un an.

    Ce lundi soir, tous affichaient pourtant une mine détendue. A commencer par les deux premiers arrivés, Lime et Bird, les premiers à prendre la parole pour dire combien ils se réjouissaient de cette charte. « Disons que cela va nous pousser à croître différemment et surtout à trouver les moyens d'être mieux perçu », ajoute Cédric Mateus de Wind. « Et si nous arrivons à rendre ce numerus clausus acceptable, demain, il pourra peut-être passer à 20 000 puis 25 000 », ajoute à son tour Olivier Rull, de Tier.

    L'autre risque pour les opérateurs, est aussi désormais de mettre la main au portefeuille. Si les trottinettes gênent, elles peuvent être envoyées à la fourrière, moyennant environ 100 € pour les en sortir. Par engin.