Afghanistan : reconnaître ou non le gouvernement taliban, ça change quoi ?

Alors que les talibans se sont emparés du pouvoir en Afghanistan, les principales puissances s’interrogent sur la façon dont elles devront traiter le gouvernement qu’ils formeront.

Plusieurs pays ont conditionné leurs relations avec les talibans à leurs actes, notamment sur la question du droit des femmes ou du terrorisme. AFP/Hoshang Hashimi
Plusieurs pays ont conditionné leurs relations avec les talibans à leurs actes, notamment sur la question du droit des femmes ou du terrorisme. AFP/Hoshang Hashimi

    Reconnaître les talibans en tant que gouvernement afghan ou non ? Voici une question à laquelle la communauté internationale devra répondre, maintenant que le groupe armé islamiste s’est emparé du pouvoir en Afghanistan. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan se réuniront, ce vendredi, pour « discuter d’une approche commune ».

    Mais avant une éventuelle décision, plusieurs puissances ont donné un premier avis. « Nous jugerons ce régime sur les choix qu’il fait et sur ses actes, plutôt que sur ses paroles - sur son comportement face au terrorisme, au crime et aux stupéfiants, ainsi que sur l’accès humanitaire et le droit des filles à recevoir une éducation », a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson. Même son de cloche du côté des Américains, qui affirment qu’ils vont « observer » plutôt qu’ « écouter parler » les talibans. « La question de la reconnaissance n’est pas une question d’actualité pour la France aujourd’hui », a éludé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ce mercredi. Il a cependant estimé, plus tôt sur RTL, qu’il était nécessaire que ce « nouveau pouvoir montre qu’il a changé par rapport aux talibans de la fin des années 1990, c’est-à-dire qu’il rejette le terrorisme, qu’il n’accueille pas Al-Qaïda » et qu’il « respecte le droit, en particulier le droit des femmes ». « Les talibans ont gagné la guerre. Donc nous devrons parler avec eux », a commenté, de son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.