Corée du Nord : de nouveaux exercices de tirs à munitions réelles près de la frontière avec la Corée du Sud

Cette escalade intervient alors que la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a démenti que son pays ait tiré 60 obus samedi.

Des Sud-Coréens (ici samedi à Séoul) suivent à la télévision les tirs d'artillerie lancés par la Corée du Nord à la frontière. AFP/Jung Yeon-je
Des Sud-Coréens (ici samedi à Séoul) suivent à la télévision les tirs d'artillerie lancés par la Corée du Nord à la frontière. AFP/Jung Yeon-je

    Il s’agit du troisième jour de tensions consécutif. Ce dimanche, la Corée du Nord a opéré des exercices de tirs à munitions près de la frontière sud-coréenne, indique l’agence de presse Yonhap. Certains obus d’artillerie auraient « manqué de peu de franchir » la frontière située dans la mer Jaune.

    Les autorités locales d’îles sud-coréennes isolées en mer Jaune, près de la côte nord-coréenne, ont dit avoir envoyé des messages sur les téléphones mobiles des habitants pour les prier de rester chez eux. « Des coups de canons nord-coréens sont actuellement entendus », disent ces messages.

    La veille, l’armée sud-coréenne avait annoncé que la Corée du Nord avait effectué des tirs dans le même secteur, près de l’île reculée de Yeonpyeong, un jour après d’autres exercices d’artillerie de grande envergure menés par les deux pays ennemis dans la même région.

    Ce dimanche, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a démenti que son pays ait tiré 60 obus samedi près d’une île frontalière sud-coréenne, affirmant qu’il s’agissait d’un « leurre ».

    « Un mensonge » selon la sœur de Kim Jong Un

    Selon Séoul, les obus de samedi sont tombés dans une « zone tampon » créée en 2018 en vertu d’un accord destiné à prévenir les incidents militaires à la frontière. Cet accord a volé en éclats en novembre dernier, d’abord partiellement dénoncé par Séoul puis en totalité par Pyongyang.



    « Notre armée n’a pas tiré un seul obus dans l’eau », a affirmé Kim Yo Jong dans un communiqué diffusé dimanche par l’agence officielle nord-coréenne KCNA. « Les militaires voyous de la République de Corée ont mordu au leurre que nous avons lancé », a-t-elle ajouté.

    VIDÉO. La Corée du Nord tire 200 obus d’artillerie, Séoul ordonne l’évacuation des civils sur une de ses îles

    La sœur de Kim Jong Un a expliqué que les soldats nord-coréens avaient « observé la réaction » des forces sud-coréennes en faisant sauter soixante charges explosives simulant le son d’un canon.

    « Le résultat a été exactement ce à quoi nous nous attendions », a poursuivi Kim Yo Jong. « Ils ont pris à tort le son des explosifs pour des coups de canon, supposé qu’il s’agissait d’une provocation d’artillerie et inventé sans vergogne un mensonge ».

    « À l’avenir, ils prendront même le grondement du tonnerre dans le ciel du nord pour un tir d’artillerie de notre armée », a-t-elle ironisé.

    « Accélérer les préparatifs de guerre »

    Vendredi, les habitants de Yeonpyeong et Baengnyeong, deux îles sud-coréennes situées tout près de la frontière avec la Corée du Nord, avaient reçu l’ordre d’évacuer vers les abris en raison de tirs d’artillerie nord-coréens dans les eaux environnantes. Plus de 200 obus ont été tirés, selon Séoul, dont l’armée a riposté au moyen d’un exercice de tirs d’artillerie à munitions réelles à Yeonpyeong quelques heures plus tard.

    Les deux Corée sont toujours techniquement en guerre depuis la fin du conflit dans la péninsule en 1953, qui s’est conclue sur un armistice et non un traité de paix. Les relations entre les deux pays sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

    Fin décembre, Kim Jong Un a ordonné l’accélération des préparatifs militaires en vue d’une « guerre » pouvant « être déclenchée à tout moment ». Il a dénoncé une « situation de crise persistante et incontrôlable », selon lui causée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.