Corée du Nord : la sœur de Kim Jong Un dément toute exportation d’armes vers la Russie

Kim Yo Jong a assuré que le régime n’a « aucune intention d’exporter ses capacités techniques militaires vers quelque pays que ce soit ». La Corée du Sud et les États-Unis soupçonnent Pyongyang de fournir des armes à Moscou, des accusations « absurdes », a assuré la sœur du dictateur.

La sœur du dirigeant nord-coréen est l'une des personnalités du régime qui s’exprime le plus publiquement. AFP/KCNA VIA KNS/South Korea OUT/REPUBLIC OF KOREA OUT
La sœur du dirigeant nord-coréen est l'une des personnalités du régime qui s’exprime le plus publiquement. AFP/KCNA VIA KNS/South Korea OUT/REPUBLIC OF KOREA OUT

    Les accusations ne relèveraient que de la « fausse rumeur ». La puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a démenti vendredi toute livraison d’armes à Moscou par Pyongyang, sur fond de guerre en Ukraine, qualifiant ces accusations d’« absurdes », selon un média d’État.

    La Corée du Sud et les États-Unis ont accusé à plusieurs reprises la Corée du Nord de fournir des armes à la Russie alors que ces deux derniers pays sont soumis à des sanctions internationales, Moscou pour son invasion de l’Ukraine et Pyongyang pour son programme nucléaire. Des experts ont également mis en garde contre l’intensification des essais et de la production d’artillerie et de missiles de croisière par la Corée du Nord qui pourrait préparer des livraisons à la Russie.

    Des inquiétudes balayées par la sœur du dictateur nord-coréen : le pays n’a « aucune intention d’exporter ses capacités techniques militaires vers quelque pays que ce soit », a assuré Kim Yo Jong, selon un communiqué publié vendredi par l’agence de presse officielle KCNA.

    « Tromper l’opinion publique »

    Elle a également accusé Séoul et Washington de « tromper l’opinion publique avec une fausse rumeur », selon laquelle « les armes produites » par la Corée du Nord sont « destinées à être exportés vers la Russie ». « Ce qui est le plus urgent pour nous, ce n’est pas de faire de la publicité ou d’exporter quelque chose, mais d’améliorer les préparatifs de guerre et la (capacité) de dissuasion de notre armée en termes de qualité et de quantité », a-t-elle dit. Fin avril, elle avait déjà affirmé que son régime continue à construire « une puissance militaire écrasante ».



    Les déclarations de la sœur du dirigeant interviennent quelques heures après le lancement par la Corée du Nord de plusieurs « objets volants présumés être des missiles balistiques à courte portée » vers la mer du Japon, dernier lancement d’une série de tests effectués par Pyongyang depuis le début de l’année, a déclaré vendredi l’armée sud-coréenne. Ces missiles ont parcouru environ 300 km avant de s’abîmer dans les eaux à l’est de la péninsule coréenne, a indiqué l’état-major interarmées de Séoul, ajoutant avoir « renforcé sa vigilance et sa surveillance en prévision d’autres lancements ».

    « Idées farfelues »

    En avril, Pyongyang a remercié Moscou pour avoir utilisé son droit de veto au Conseil de sécurité afin de bloquer la mise en place d’un nouveau comité d’experts pour surveiller l’application des sanctions internationales visant la Corée du Nord. La Corée du Sud avait affirmé le mois précédent que le Nord avait envoyé quelque 7 000 conteneurs d’armes vers la Russie, destinées à être utilisées en Ukraine, en échange, peut-être, d’une assistance technique dans le cadre de son programme de satellites espions.

    Mardi, Kim Jong Un a inspecté un nouveau système d’armes de missiles tactiques et a appelé à un « changement d’époque » dans les préparatifs de guerre. « Les armes tactiques, y compris les lance-roquettes multiples et les missiles que nous avons montrés récemment, sont produites pour remplir une seule mission », a indiqué vendredi Kim Yo Jong dans son communiqué.

    VIDÉO. Corée du Nord : Kim Yo Jong, l’influente sœur de Kim Jong Un

    « Nous ne cachons pas le fait que ces armes seront utilisées pour empêcher Séoul d’inventer des idées farfelues », a-t-elle lancé. Les relations intercoréennes sont au plus bas depuis des années, Pyongyang ayant déclaré que la Corée du Sud était son « principal ennemi ».

    Selon plusieurs observateurs, Kim Yo Jong pourrait un jour prétendre à la succession de son frère. Elle occupe une position importante au sein du Parti des travailleurs de Corée, au pouvoir. Elle est devenue au fil des ans une des personnalités du régime qui s’exprime le plus.