Daech annonce la mort de son porte-parole Abou Mohammed al-Adnani

Illustration. Un responsable de Daech aurait été tué par une frappe de la coalition.
Illustration. Un responsable de Daech aurait été tué par une frappe de la coalition. Reuters

    Daech a annoncé mardi la mort de son porte-parole, le Syrien Abou Mohammed al-Adnani, tué dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie ravagée par les combats. Il s'était illustré en exhortant les partisans du groupe de l'Etat islamique (EI) à passer à l'action dans leur pays d'origine en utilisant n'importe quelle arme disponible, couteau, pierre ou véhicule, contre les citoyens des pays membres de la coalition antidjihadistes. Son appel aurait notamment inspiré des attaques en Europe. Il serait ainsi l'un des maîtres-d'œuvre  des attentats de Paris et de Bruxelles.

    «Après un long voyage couronné de sacrifices, cheikh Abou Mohammed al-Adnani a rejoint les martyrs et les héros ayant défendu l'islam et combattu les ennemis de Dieu», a annoncé un message de l'EI relayé par son agence de propagande Amaq. Le dirigeant djihadiste est «mort dans la province d'Alep en inspectant les opérations militaires», ajoute Amaq, sans préciser la date de sa mort.

    La coalition a visé un chef de Daech

    Un responsable américain de la coalition a affirmé qu'une frappe avait visé mardi un chef du groupe Etat islamique, sans préciser son identité. «Nous sommes toujours en train d'évaluer les résultats de cette opération», a-t-il ajouté.

    «Daech subit maintenant davantage de pression qu'à n'importe quel autre moment de la campagne», s'était félicité mardi matin le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Joe Votel, lors d'une conférence de presse. «Nous les obligeons à surveiller de multiples fronts, et ils sont en difficultés face à cette pression», avait-il dit, qualifiant de «vulnérable» l'organisation djihadiste.

    «Ministre des attentats»

    Originaire d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, selon une biographie de Daech, Abou Mohammed al-Adnani s'était engagé dans le djihadisme au début des années 2000, prêtant allégeance à Abou Mossab al-Zarqaoui, un chef djihadiste jordanien tué dans un raid américain en Irak en 2006 après avoir contribué à fonder l'EI.

    Abou Mohammed al-Adnani était devenu au fil des mois un personnage important au sein du groupe extrémiste, au point que les services de renseignement occidentaux avaient tendance à le considérer comme le «ministre des attentats», chargé de motiver des djihadistes isolés et de superviser des campagnes de terreur en Occident.

    Dans un message audio diffusé en septembre 2014 par Al Furqan, le principal média de l'EI, Abou Mohammed Al-Adnani avait appelé à attaquer «les forces de police et de sécurité, les services de renseignement et leurs collaborateurs» en Occident. Il encourageait ceux qu'il nommait «les soldats du califat» à utiliser n'importe quelle arme disponible.

    Il avait annoncé le rétablissement du «califat»

    Le 29 juin 2014, c'était lui qui avait annoncé dans un enregistrement audio «le rétablissement du califat» dans des régions conquises en Irak et en Syrie par le groupe EI et la désignation de son chef Abou Bakr al-Baghdadi comme «calife».

    «Dans la mémoire collective jihadiste, Abou Mohammed al-Adnani restera celui qui a annoncé la «restauration du Califat» en juin 2014, a commenté sur Twitter Romain Caillet, spécialiste français des mouvements djihadistes.