Empêtré dans une affaire d’adultère, le ministre italien de la Culture présente sa démission, Meloni la refuse

Gennaro Sangiuliano s’est livré à des aveux publics à la télévision publique italienne, demandant pardon à sa femme et « à Giorgia Meloni, qui m’a fait confiance, pour l’embarras que j’ai créé pour elle et le gouvernement ».

Le ministre italien de la Culture Gennaro Sangiuliano s'est expliqué à la télévision italienne sur sa relation adultérine. AFP/Andreas Solaro.
Le ministre italien de la Culture Gennaro Sangiuliano s'est expliqué à la télévision italienne sur sa relation adultérine. AFP/Andreas Solaro.

    Le ministre italien de la Culture Gennaro Sangiuliano, empêtré dans des révélations sur une relation adultérine, a annoncé mercredi avoir remis sa démission à la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, qui l’a refusée.

    « La première chose que je lui ai dite (à Giorgia Meloni, NDLR) est que je suis prêt à démissionner (…) Elle m’a dit d’aller de l’avant », a déclaré le ministre dans une longue interview mercredi soir sur la première chaîne de la RAI, la télévision publique.

    Une nomination qui met le feu aux poudres

    Il s’est aussi livré à des aveux publics délicats concernant Maria Rosaria Boccia, une jeune femme qui inonde les réseaux sociaux de témoignages de leur relation. « C’est devenu une relation sentimentale » en mai dernier, a-t-il reconnu, affirmant y avoir mis un terme « fin juillet, début août ».

    Maria Rosaria Boccia a mis le feu aux poudres en publiant sur les réseaux sociaux fin août sa prétendue nomination au poste de conseillère du ministre de la Culture pour les grands événements, ce que ce dernier s’est empressé de démentir.

    Elle a répliqué en publiant des photos d’elle en compagnie du ministre lors de nombreux événements publics, des mails, des cartes d’embarquement, etc., faisant les choux gras de la presse italienne et des réseaux sociaux. À chacune des affirmations du ministre, marié mais qui apparaît sur certaines photos publiées par Maria Rosaria Boccia sans son alliance, la jeune femme a démoli sa défense.

    Des excuses à sa femme

    Lors de son interview vérité mercredi, il a assuré, extraits de comptes bancaires à la main, qu’il avait payé personnellement toutes les dépenses liées aux divers déplacements de Maria Rosaria Boccia en sa compagnie, et que pas un seul euro public n’avait été dépensé.

    « La première personne à laquelle je dois présenter mes excuses, et qui est une personne exceptionnelle, est ma femme », a-t-il dit. « Je demande pardon également à Giorgia Meloni qui m’a fait confiance pour l’embarras que j’ai créé pour elle et le gouvernement », a-t-il ajouté.



    Les oppositions n’ont pas manqué de se saisir de l’affaire, réclamant la démission du ministre. « Le maintien de Gennaro Sangiuliano dans le gouvernement est un cas d’acharnement thérapeutique », dénonce Ivan Scalfarotto, sénateur du parti centriste Italia Viva, tandis qu’Alessandro Zan, haut responsable du Parti démocrate (PD, centre gauche), estime que cette affaire « met en jeu la crédibilité du gouvernement ».