Emprisonnement du rappeur catalan Pablo Hasel : la colère monte, nouveaux heurts avec la police en Espagne

L’artiste, incarcéré mardi, est devenu un symbole de la liberté d’expression en Espagne après sa condamnation pour des tweets dans lesquels il insultait les forces de l’ordre et s’en prenait à la monarchie.

Des manifestations ont viré à l'affrontement avec la police à Barcelone, ce mercredi 17 février.
Des manifestations ont viré à l'affrontement avec la police à Barcelone, ce mercredi 17 février.

    Un rappeur catalan est au cœur de l’actualité en Espagne. Des manifestations de soutien à Barcelone et Madrid ont donné lieu ce mercredi soir à de nouvelles scènes d’affrontements avec la police.

    Dans la capitale espagnole, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la Puerta del Sol, fortement gardée par les forces de sécurité, derrière des banderoles qui clamaient « Assez de censure » et réclamaient la « Liberté » pour Pablo Hasel. Ce rappeur est devenu pour beaucoup un symbole de la liberté d’expression en Espagne après sa condamnation pour des tweets dans lesquels il insultait les forces de l’ordre espagnoles et s’en prenait à la monarchie.

    Il s’était barricadé lundi dans l’université de Lérida en compagnie d’un groupe de sympathisants, mais la police catalane est intervenue mardi matin et l’a conduit directement en prison.

    Une épine dans le pied du gouvernement de gauche

    À Madrid, des manifestants, le visage dissimulé, ont lancé des bouteilles sur les policiers anti-émeutes, qui ont chargé. À Barcelone, où mardi soir des affrontements avaient déjà eu lieu, des altercations ont été enregistrées à nouveau, avec des projectiles jetés sur les policiers et des barricades érigées avec des bennes à ordures incendiées. Les manifestations de mardi soir, à Barcelone dans d’autres villes de Catalogne, ont fait une trentaine de blessés et conduit à l’arrestation de quinze personnes.

    Plusieurs rassemblements, parfois tendus, en soutien au rappeur avaient déjà eu lieu ces dernières semaines à Madrid et Barcelone, et plus de 200 personnalités du monde culturel, dont le réalisateur Pedro Almodóvar et l’acteur Javier Bardem, ont signé une tribune en faveur du rappeur. L’affaire est devenue une véritable épine dans le pied du gouvernement de gauche. L’exécutif a promis lundi dernier « une réforme » pour que les « excès verbaux commis dans le cadre de manifestations artistiques, culturelles ou intellectuelles » ne relèvent pas du droit pénal et ne se traduisent plus par des peines de prison.