États-Unis : Donald Trump officialise sa candidature à la présidentielle de 2024

Cela faisait des mois que le républicain, qui a perdu face à son rival démocrate à la dernière élection, laissait entendre qu’il se présenterait de nouveau à la présidentielle américaine. Il l’a finalement fait la nuit dernière.

    C’est ce qui s’appelle avoir le sens de l’annonce. Ce mardi soir – dans la nuit, en France – l’ancien président américain Donald Trump a officiellement annoncé qu’il tenterait à nouveau de briguer la présidence américaine en 2024. Il s’agit de sa troisième candidature à la plus haute fonction des États-Unis. « J’annonce ma candidature à l’élection présidentielle », a déclaré l’ancien chef d’État de 76 ans, sous un tonnerre d’applaudissements de ses militants.

    Le milliardaire américain, qui a effectué un premier mandat de 2016 à 2020, avait convoqué les journalistes ainsi que des soutiens dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago (Floride). La même qui avait été perquisitionnée par le FBI en août, les autorités étant à la recherche de documents classifiés encore en la possession de l’ancien président.

    Dans son discours au ton pugnace, d’une durée d’un peu plus d’une heure, promettant une Amérique « de retour », Donald Trump a largement fustigé l’actuel président, Joe Biden, qui « incarne les échecs de la gauche et de la corruption de Washington ». Les États-Unis de Biden sont plongés dans la violence et la criminalité, d’après Trump. La flambée des prix y étrangle les ménages américains. Des « millions » de clandestins traversent la frontière avec le Mexique.

    « Des cloaques de crimes violents »

    Le président démocrate « nous conduit au bord de la guerre nucléaire », a-t-il aussi affirmé, en référence au soutien américain à l’Ukraine. « En deux ans, l’administration Biden a détruit l’économie américaine », a aussi lancé le milliardaire républicain. « Avec une victoire, nous construirons à nouveau la meilleure économie qui soit ». « Les rues pavées de sang de nos villes jadis grandioses sont des cloaques de crimes violents », a-t-il déclaré, promettant de « restaurer et sécuriser les frontières de l’Amérique ».

    Joe Biden a brièvement, mais vivement, réagi à cette annonce de candidature, estimant que le milliardaire républicain avait « laissé tomber l’Amérique ». Cette courte remarque est accompagnée sur Twitter d’une compilation de vidéos proclamant que son prédécesseur a œuvré à « truquer l’économie pour les riches », à « attaquer les soins de santé » et « les droits des femmes » ou encore à « choyer les extrémistes ».

    Cela faisait des semaines que Donald Trump faisait monter les attentes. Il avait ainsi promis, avec cette prise de parole, le discours « le plus important de l’histoire des États-Unis ». Mais l’annonce n’est pas arrivée dans un contexte idéal. Car les républicains espéraient obtenir une véritable déferlante aux élections de mi-mandat qui ont eu lieu mardi dernier. Or, selon les résultats - toujours pas définitifs - ils n’ont obtenu qu’une courte avance à la Chambre des représentants et les démocrates ont gardé la majorité au Sénat.



    Pire, plusieurs des candidats adoubés par Donald Trump n’ont pas été élus. Mais l’ancien président a malgré tout maintenu son annonce. Et si plusieurs voix commencent à s’élever pour que le parti républicain soit représenté par un autre champion, les sondages donnent toujours le milliardaire comme gagnant de la future primaire de son parti.

    Arrivé au pouvoir en novembre 2016 dans un scénario politique inédit qu’aucun, ou presque, n’avait prédit, Donald Trump avait bafoué tous les usages pendant sa présidence. Il avait quitté Washington dans le chaos après avoir échoué à se faire réélire face à Joe Biden – une défaite qu’il n’a jamais reconnue.

    Pour autant, son ambition pourrait se trouver freinée par la justice. Car l’ancien président est visé par plusieurs enquêtes, notamment sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, mais aussi sa gestion des archives de la Maison Blanche.