Israël : Netanyahou et son ex-rival, Gantz, forment un gouvernement d’urgence

    Après 16 mois de gouvernement de transition et trois élections législatives, Benyamin Netanyahou et Benny Gantz sont enfin parvenus à former « un gouvernement d’union et d’urgence ».

     Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’exprime lors d’une réunion de son cabinet à Jérusalem en mars.
    Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’exprime lors d’une réunion de son cabinet à Jérusalem en mars. Reuters/Oded Balilty

    La crise durait depuis plus d'un an. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ex-rival Benny Gantz ont annoncé lundi la formation d'un gouvernement d'union et d'urgence, mettant fin à la plus longue crise politique de l'histoire du pays e n pleine pandémie de Covid-19.

    Après 16 mois de gouvernement de transition, trois élections législatives et des rebondissements les plus improbables et parfois les plus désespérants pour certains Israéliens, Benyamin Netanyahou, 70 ans, et Benny Gantz, 60 ans, se sont retrouvés en soirée juste avant le début de Yom Hashoah, le « jour de la Shoah », qui se tient du coucher du soleil lundi à la tombée de la nuit mardi en Israël.

    Ces entretiens avaient pour but de sceller l'union entre les deux anciens rivaux électoraux après de nombreuses tentatives ayant échoué. Mais cette fois a finalement été la bonne. « Un accord pour la formation d'un gouvernement national d'urgence a été signé » par Netanyahou, chef du Likoud (droite), et Gantz, le dirigeant du parti Bleu-Blanc (centriste), ont indiqué les formations des deux hommes dans un communiqué.

    Un gouvernement d'union et d'urgence

    À l'issue d'élections législatives le 2 mars – les troisièmes en moins d'un an, qui devaient enfin départager les deux rivaux - le président Reuven Rivlin avait confié à ce dernier la tâche de former le prochain gouvernement.

    En pleine pandémie de nouveau coronavirus, Benny Gantz avait causé la surprise en ouvrant la voie à un gouvernement « d'union et d'urgence » avec Benyamin Netanyahou inculpé pour corruption dans une série d'affaires, reniant ainsi son engagement de ne pas partager le pouvoir avec le Premier ministre sortant, tant que ce dernier n'avait pas réglé ses démêlés avec la justice.

    L'espoir d'un accord de gouvernement pointait ainsi à l'horizon pour de nombreux Israéliens, d'autres reprochant toutefois à Benny Gantz, ancien chef d'état-major de l'armée, d'avoir rendu les armes.

    Mais la semaine dernière, le mandat de Gantz avait échu et le président israélien avait mandaté la Knesset, le Parlement, de proposer, d'ici un peu moins de trois semaines, un nouvel élu pour tenter de former un gouvernement.

    En parallèle, les camps de Gantz et Netanyahou, qui disposent ensemble d'une majorité de voix au Parlement, avaient poursuivi leurs pourparlers en vue de la formation d'un gouvernement d'union.