Gaza : l’Afrique du Sud déterminée à poursuivre Israël pour « génocide » devant la Cour internationale de Justice

L’Afrique du Sud, qui a lancé cette procédure en 2023, estime que la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza viole la Convention des Nations unies sur le génocide. Son président, Cyril Ramaphosa, se dit bien décidé « à faire avancer le dossier » et déposera un mémoire en octobre devant la CIJ.

« Nous continuons de plaider que le génocide doit cesser et qu’il doit y avoir un cessez-le-feu et pareillement qu’il doit y avoir un retour (...) des otages », emmenés le 7 octobre par le mouvement palestinien dans la bande de Gaza, a déclaré le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, vendredi 13 septembre. REUTERS/Alet Pretorius
« Nous continuons de plaider que le génocide doit cesser et qu’il doit y avoir un cessez-le-feu et pareillement qu’il doit y avoir un retour (...) des otages », emmenés le 7 octobre par le mouvement palestinien dans la bande de Gaza, a déclaré le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, vendredi 13 septembre. REUTERS/Alet Pretorius

    « Nous sommes déterminés ». L’Afrique du Sud est bien décidée à poursuivre sa procédure devant la Cour internationale de Justice (CIJ), devant laquelle elle accuse Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, et déposera un mémoire en octobre, a annoncé vendredi le président Cyril Ramaphosa. Des accusations que l’État hébreu juge « déconnectées » de la réalité.

    L’Afrique du Sud a lancé cette procédure en décembre 2023, estimant que la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza en réponse à l’attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 sur son territoire par le Hamas, viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste. Israël a critiqué cette procédure et dénoncé une « tentative ignoble » visant à lui refuser son « droit fondamental de se défendre ».

    « Nous sommes opiniâtres », a lancé Cyril Ramaphosa, interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse, « nous sommes déterminés à faire avancer notre dossier ». Il a indiqué que Pretoria présenterait en octobre à La Haye, siège de la CIJ, le « mémoire » de « centaines et centaines de pages » à l’appui de son dossier.

    Des ordonnances non contraignantes

    « Nous continuons de plaider que le génocide doit cesser et qu’il doit y avoir un cessez-le-feu et pareillement qu’il doit y avoir un retour (…) des otages », emmenés le 7 octobre par le mouvement palestinien dans la bande de Gaza, a déclaré le chef d’État sud-africain. Plusieurs pays, dont la Colombie, la Libye, le Mexique, l’Espagne et la Turquie se sont joints à la procédure.

    La décision sur la question de savoir si Israël commet ou non un « génocide » peut prendre des années et l’Afrique du Sud a réclamé plusieurs fois à la CIJ d’ordonner des mesures conservatoires à Israël, face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza. Si les ordonnances de la CIJ sont juridiquement contraignantes, elle n’a toutefois aucun moyen de les faire respecter.

    En janvier, la CIJ avait sommé Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, avant de réclamer en mars - à la demande de Pretoria - de nouvelles mesures de la part d’Israël pour faire face à « la famine qui s’installe » dans le territoire palestinien. En mai, elle a ordonné à Israël de stopper « immédiatement » son offensive sur la localité de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

    Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Les représailles israéliennes ont fait au moins 41 118 morts, selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. La majorité des morts sont des femmes et des enfants, d’après l’ONU.