Hôpital frappé à Gaza : « Rien ne justifie » de cibler des civils, souligne Macron

Plusieurs centaines de personnes sont décédées après qu’un missile est tombé sur le site Al-Ahli Arabi, situé dans la ville de Gaza.

    Emmanuel Macron a souligné mardi soir que « rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles ». Cette prise de position intervient après une frappe meurtrière sur un hôpital de la bande de Gaza survenue un peu plus tôt.

    « Toute la lumière devra être faite », a ajouté sur X (ex-Twitter) le chef de l’État. Selon lui, « rien ne peut justifier une frappe contre un hôpital ».

    « La France condamne l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza qui a fait tant de victimes palestiniennes. Nous pensons à elles », a poursuivi le président de la République. Dans un second message sur le sujet, il a également appelé à l’ouverture « sans délai » de l’accès à la bande de Gaza pour l’aide humanitaire. Un peu plus tôt mardi, Paris avait déjà condamné « avec fermeté » la frappe, pour laquelle les belligérants se rejettent la responsabilité.



    Au moins 200 personnes ont été tuées dans un tir sur l’enceinte de cet hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas, l’imputant à Israël. Le groupe terroriste islamiste assure que « des centaines de victimes se trouvent encore dans les décombres » et évoque au moins 500 morts.

    L’armée israélienne a pour sa part attribué la frappe à un tir de roquette raté par l’organisation palestinienne Djihad islamique, alliée du Hamas. Elle garantit qu’elle va fournir les « preuves » de ses affirmations. « Mensonges », a rétorqué le Djihad islamique, qui accuse Israël de vouloir « se dérober à la responsabilité de son crime ». Selon ce groupe, l’hôpital a été sommé par Israël d’évacuer sous la menace d’un bombardement, et c’est une bombe larguée par un avion de l’armée israélienne qui a causé la tragédie.

    Nombreuses manifestations

    Le tir a suscité de nombreuses réactions condamnant Israël, notamment de la Jordanie et de l’organisation régionale de la Ligue Arabe. Des manifestants ont pris les rues en Cisjordanie occupée, à Amman et Tunis, les capitales jordanienne et tunisienne. En Liban, en Turquie et en Iran des rassemblements ont également eu lieu.



    Alors qu’il est en Israël ce mercredi, le président américain Joe Biden va « reporter » son étape prévue ensuite en Jordanie, a indiqué la Maison Blanche, le siège de la présidence américaine. Biden s’est dit « indigné et profondément attristé par l’explosion ». La Jordanie a auparavant annoncé l’annulation d’un sommet auquel Biden devait participer avec son homologue égyptien, Abdel-Fattah al-Sissi, et le président palestinien Abbas.

    À la demande de la Russie et des Émirats arabes unis, le Conseil de sécurité de l’ONU (Organisation des Nations unies) tiendra ce mercredi une réunion d’urgence et se prononcera juste avant sur une résolution portée par le Brésil pour tenter de trouver une position commune sur le conflit. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui doit se rendre jeudi en Égypte frontalière de la bande de Gaza pour évoquer l’aide humanitaire, s’est dit mardi soir « horrifié ». Les attaques du Hamas « ne peuvent justifier la punition collective des Palestiniens », a-t-il ajouté, après avoir dénoncé « les actes terroristes commis par le Hamas le 7 octobre ». Il appelle à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». En parallèle, le Hezbollah libanais, allié du Hamas, appelle, lui, à observer une « journée de colère » ce mercredi en réaction au « massacre ».