Liban : le chef de l’unité des drones du Hezbollah tué dans de nouvelles frappes israéliennes

    Pour la 4e fois en une semaine, la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement islamiste libanais, a été visée. Un des hauts commandants chargé d’entraîner les rebelles houthis au Yémen a été tué. Au moins 600 personnes, dont de nombreux civils, sont mortes depuis lundi dans des frappes israéliennes au Liban.

    Une fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne le 26 septembre lors des funérailles de 14 membres d'une même famille tués lors de frappes aériennes israéliennes qui ont ciblé le village de Jbal el-Botm, dans le sud du Liban. AFP/Bilal Kashmar
    Une fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne le 26 septembre lors des funérailles de 14 membres d'une même famille tués lors de frappes aériennes israéliennes qui ont ciblé le village de Jbal el-Botm, dans le sud du Liban. AFP/Bilal Kashmar

    Pour la quatrième journée consécutive, Israël a poursuivi jeudi ses frappes aériennes massives sur l’est et le sud du Liban, promettant de combattre le Hezbollah « jusqu’à la victoire ». Un bombardement a fait au moins 20 morts, presque tous des Syriens, près de Baalbek. Tsahal a visé la banlieue sud de Beyrouth pour la 4e fois en une semaine, faisant « au moins deux morts et quinze blessés quinze autres, dont une femme qui se trouve dans une condition critique », d’après le ministère de la Santé.

    « La frappe israélienne a visé le commandant de l’unité des drones, Mohammed Srour, dit Abou Saleh », a déclaré une source du Hezbollah sous couvert de l’anonymat. Mohammed Srour, mathématicien, faisait partie des hauts commandants du mouvement envoyés au Yémen pour entraîner les rebelles houthis, eux aussi soutenus par l’Iran. « Des avions de chasse ont ciblé et éliminé (Mohammed Srour), le commandant de l’unité aérienne du Hezbollah, à Beyrouth », a fait savoir sur X le porte-parole arabophone de Tsahal, Avichay Adraee, sur son compte X. Il a joint une vidéo de la frappe prise depuis une position en altitude. Le Hezbollah a plus tard confirmé qu’il était décédé.

    Selon ce porte-parole de l’armée israélienne, « Srour avait rejoint l’organisation terroriste du Hezbollah dans les années 1980 et avait exercé diverses fonctions, notamment celle de commandant de l’unité de missiles sol-air, de l’unité Aziz affiliée à l’unité de Radwan, et le Hezbollah l’avait également envoyé au Yémen » .



    L’agence de presse officielle libanaise a indiqué pour sa part que « trois missiles » avaient visé « un appartement résidentiel dans un immeuble de 10 étages » dans cette banlieue densément peuplée du sud de Beyrouth. La cible se trouvait non loin du lieu d’une autre frappe dans laquelle a été tué vendredi Ibrahim Aqil, le commandant de l’unité d’élite du Hezbollah, et plusieurs autres responsables. Au total, cette frappe vendredi avait fait 55 morts dont sept enfants, selon le ministère de la Santé libanais.

    Au moins 20 morts près de Baalbek

    Des bombardements intenses ont également visé l’est du Liban, un autre fief du Hezbollah, où une frappe a fait 20 morts, presque tous des Syriens, près de Baalbek, selon le ministère libanais de la Santé. « C’était indescriptible, l’une des pires nuits que nous ayons vécues. On se dit qu’il n’y a qu’une seconde entre la vie et la mort », a raconté à l’AFP Fadia Rafic Yaghi, une femme de 70 ans propriétaire d’un petit magasin à Baalbek. « Il y a des choses qui volent au-dessus de vos têtes et vous ne savez pas si elles vont vous tomber dessus ou pas. »

    L’armée israélienne a annoncé avoir attaqué 75 objectifs militaires du Hezbollah, dans le sud du Liban et dans la plaine de la Békaa, dans l’Est. « Des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont frappé des infrastructures le long de la frontière entre la Syrie et le Liban, utilisées par le Hezbollah pour transférer des armes de la Syrie au Hezbollah au Liban, que l’armée terroriste a utilisées contre des civils israéliens », a fait savoir Tsahal sur le réseau social X.

    Tsahal a ajouté que 45 « projectiles » ont été tirés jeudi depuis le Liban vers Israël.

    Plus de 600 morts depuis lundi

    Une ressortissante française de 87 ans est décédée après une « forte explosion » dans un village du sud du Liban, en proie à d’intenses bombardements israéliens, a-t-on appris jeudi auprès du ministère des Affaires étrangères. La France n’a pas connaissance d’autres victimes françaises « à ce stade » dans le reste du pays.

    Les bombardements, qui ont fait plus de 600 morts depuis lundi, dont de nombreux civils, ont jeté plus de 90 000 personnes sur les routes au Liban, selon l’ONU. Plus de 31 000 personnes sont passées en Syrie d’entre elles sont entrées en Syrie, selon des sources de sécurité dans ce pays. En près d’un an, les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont fait 1 540 morts.