Liban, un pays en lambeaux

    L’affaiblissement extrême du Liban permet à Benyamin Netanyahou de faire fi des frontières pour aller éliminer les membres de la milice terroriste qui pilonne le nord d’Israël. L’édito d’Olivier Auguste, directeur adjoint des rédactions du Parisien - Aujourd’hui en France.

    Olivier Auguste, directeur adjoint des rédactions du Parisien - Aujourd’hui en France. Le Parisien DA
    Olivier Auguste, directeur adjoint des rédactions du Parisien - Aujourd’hui en France. Le Parisien DA

    Terrible symbole d’un pays à genoux. Le Liban a accueilli, depuis le début des années 2010, entre un et deux millions de réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie. Ces derniers jours, des dizaines de milliers de Syriens, mais aussi de Libanais, font le trajet inverse, pour aller se mettre à l’abri des bombardements de l’armée israélienne sur les positions du Hezbollah.

    La déliquescence du Liban n’en finit pas. Son économie (30 % de chômage, 70 % d’inflation en début d’année, 50 % des habitants sous le seuil de pauvreté absolue, fixé par la Banque mondiale à 1,90 dollar par jour) ne survit que sous la perfusion de la diaspora. Son État est devenu virtuel : aucun président de la République depuis deux ans faute d’entente entre les forces politiques, un gouvernement aux fondements juridiques contestés, un appareil bureaucratique défaillant et corrompu comme l’ont dramatiquement montré les explosions du port de Beyrouth en août 2020, une armée impuissante et dépassée par le Hezbollah.

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