L’Arménie et l’Azerbaïdjan prendront des « mesures » pour normaliser leur relation

    Les deux pays se sont entendus sur la libération de 32 prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais.

    Des véhicules transportant des réfugiés du Haut-Karabakh, une région habitée par des Arméniens de souche, font la queue sur la route menant à la frontière arménienne, au Haut-Karabakh, le 25 septembre 2023. REUTERS/David Ghahramanyan
    Des véhicules transportant des réfugiés du Haut-Karabakh, une région habitée par des Arméniens de souche, font la queue sur la route menant à la frontière arménienne, au Haut-Karabakh, le 25 septembre 2023. REUTERS/David Ghahramanyan

      L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont promis jeudi de prendre « des mesures concrètes » pour renforcer la confiance et apaiser leurs relations, alors que ces deux pays du Caucase se sont longuement opposés militairement pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh.

      Selon une déclaration commune publiée à l’issue de pourparlers entre le cabinet du Premier ministre arménien et la présidence azerbaïdjanaise, Erevan et Bakou ont « réaffirmé leur intention de normaliser » leur relation et se sont entendus sur la libération de 32 prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais.

      Les deux pays « appellent à un soutien de la communauté internationale pour leurs efforts »

      Les deux pays « continueront à discuter de mesures pour renforcer la confiance qui seront prises dans un futur proche et appellent à un soutien de la communauté internationale pour leurs efforts », toujours selon cette déclaration.

      Bakou et Erevan sont engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair contre les séparatistes arméniens. La quasi-totalité de la population arménienne de la région, plus de 100 000 personnes sur les 120 000 recensés, a depuis fui vers l’Arménie.

      Des incidents armés ont également eu lieu régulièrement à la frontière entre les deux pays. L’Arménie a par exemple affirmé lundi qu’un de ses soldats avait été tué par l’armée de Bakou près de la frontière avec l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

      Un accord de paix global pourrait être signé d’ici à la fin de l’année

      Les pourparlers de paix entre les deux ex-républiques soviétiques ne progressent guère, malgré plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, ces derniers mois, par la Russie, l’Union européenne et les États-Unis. Les dirigeants des deux pays ont néanmoins déclaré qu’un accord de paix global pourrait être signé d’ici à la fin de l’année.

      Mi-novembre, l’Azerbaïdjan avait refusé de participer aux pourparlers de paix avec l’Arménie, prévus aux États-Unis courant novembre, invoquant une position « partiale » de Washington après des propos du secrétaire d’État adjoint américain James O’Brien.

      En octobre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait aussi refusé de rencontrer le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Espagne en raison de récentes marques de soutien européennes, notamment françaises, à l’Arménie.