Manifestations à Beyrouth : la colère des Libanais en dix images
Des milliers de Libanais se sont rassemblés cet après-midi dans la capitale pour contester les autorités, qu’ils estiment responsables des explosions qui ont fait plus de 150 morts mardi dernier.
Après le drame, ils demandent des comptes à une classe politique conspuée. Samedi après-midi, des milliers de Libanais se sont rassemblés sur la place des Martyrs, à Beyrouth, quelques jours après la terrible explosion dans le port de la ville, qui a fait, à ce stade, au moins 158 morts et plus de 6 000 blessés.
Au moins 120 personnes blessées sont dans un état critique, selon le ministère de la Santé libanais. 300 000 personnes, elles, se sont retrouvées sans abri du jour au lendemain. Toujours selon le ministère, 21 personnes sont toujours portées disparues, alors que les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent.
1. « Vengeance, vengeance, jusqu'à la chute du régime ». La colère gronde dans les rues de Beyrouth. Dans la foule, certains manifestants brandissent des potences, ou les noms des personnes tuées dans l'explosion.
2. Des dirigeants pendus. Un manifestant pose à côté de découpages en carton figurant le Premier ministre Hassan Diab et le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, pendus sur une place publique.
3. Des tirs de gaz en marge du rassemblement pacifique. La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre des groupes de jeunes manifestants qui ont lancé des pierres et des bâtons.
4. Les tensions montent. En marge du rassemblement, un manifestant saccage une vitrine dans les rues de Beyrouth.
5. « Le Jour du Jugement ». C'est le nom attribué à la mobilisation du jour. Sur les réseaux sociaux, un hashtag, #PendezLes, circule et exprime la colère des Libanais qui estiment que les autorités sont responsables de l'explosion de mardi.
6. Des pavés contre les policiers, et le gouvernement. Des groupes de jeunes manifestants ont visé les forces de l'ordre dans le quartier de la Chambre des députés.
7. Bloqués. Les forces de sécurité ont notamment tenté d'empêcher certains groupes d'avancer vers le Parlement.
8. Ils se dressent « contre le système ». « Nous devons nous dresser contre tout le système […] le changement doit être à la mesure de l'ampleur de la catastrophe », explique Farès al-Hablabi, un militant de 28 ans descendu dans la rue.
9. Face à face. Un manifestant, drapeau du Liban en main, s'est approché des policiers qui tiennent la garde près du Parlement libanais.
10. Des murs en flammes. Un manifestant a même mis le feu à des murs érigés pour protéger le Parlement, signe de contestation du gouvernement. « Après trois jours passés à déblayer les décombres et panser nos plaies, il est temps de laisser exploser notre colère et de les sanctionner pour avoir tué des gens », commente Farès al-Hablabi.