« Olivença est portugaise » : comment une petite ville espagnole sème la zizanie entre Madrid et Lisbonne depuis 200 ans

Le Portugal réclame la souveraineté de la municipalité d’Olivenza, ville de 12 000 habitants, passée sous domination espagnole au début du XIXe siècle, et qui aurait dû être rétrocédée en 1817.

La ville d'Olivenza se situe près de la ville frontalière espagnole de Badajoz (sud-ouest de l'Espagne). Wikimedia Commons/Benjamin Smith
La ville d'Olivenza se situe près de la ville frontalière espagnole de Badajoz (sud-ouest de l'Espagne). Wikimedia Commons/Benjamin Smith

    Les siècles ont passé, mais Lisbonne n’en démord pas. Le Portugal « ne renonce pas » à revendiquer la souveraineté sur la municipalité d’Olivenza en Espagne, qui fait l’objet d’un litige territorial entre les deux pays depuis plus de 200 ans, a indiqué vendredi le ministre portugais de la Défense Nuno Melo.

    Au cœur du litige, un territoire d’environ 750 km² et sa ville, Olivenza (Olivença en portugais), fort d’environ 12 000 habitants, près de la ville frontalière espagnole de Badajoz (sud-ouest de l’Espagne).

    « Olivenza est portugaise bien évidemment, ce n’est pas une provocation » et « on ne renonce pas à ses droits quand ils sont justes », a déclaré le ministre portugais qui répondait aux médias locaux en marge d’une cérémonie militaire à Estremoz (sud).

    Une ville espagnole depuis 1801

    « L’État portugais ne reconnaît pas Olivença comme appartenant au territoire espagnol » et un « traité prévoit sa restitution », a-t-il ajouté.

    Cette petite municipalité est passée sous domination espagnole au début du XIXe siècle, un acte consacré par le traité de Badajoz de 1801. Elle aurait dû être rétrocédée au moment de la ratification du congrès de Vienne en 1817 mais elle n’a jamais été restituée au Portugal qui revendique périodiquement sa souveraineté sur ce territoire.

    Nuno Melo a rappelé, en outre, qu’il avait soulevé cette question devant le Parlement européen lorsqu’il était eurodéputé. « Mais vous savez la real politik est la real politik, ce qui n’empêche pas de revendiquer ses droits ! », a-t-il observé.