« Je peux perdre beaucoup » : la fille du président camerounais s’exprime après son coming out

EXCLUSIF. Brenda Biya se confie au « Parisien », une semaine après avoir posté une photo d’elle en train d’embrasser sa copine sur Instagram. Au Cameroun, l’homosexualité est encore passible de prison. La fille du plus vieux chef d’Etat en exercice au monde veut envoyer un message « fort ».

Genève, Suisse, le 5 juillet 2024. Brenda Biya, la fille de Paul Biya, le président du Cameroun, a fait son coming out sur Instagram. L'homosexualité est illégale dans son pays. LP/Olivier Corsan
Genève, Suisse, le 5 juillet 2024. Brenda Biya, la fille de Paul Biya, le président du Cameroun, a fait son coming out sur Instagram. L'homosexualité est illégale dans son pays. LP/Olivier Corsan

    Brenda Biya triture ses doigts. L’idée de s’exprimer la rend « anxieuse ». Une semaine après la tempête qu’elle a déclenchée sur les réseaux sociaux, la jeune femme de 27 ans n’a jamais répondu à la presse. Dimanche 30 juin, la jeune femme a posté sur son compte Instagram (kingnastyy) une photo d’elle en train d’embrasser sa copine, Layyons, mannequin brésilienne de 25 ans. La légende en anglais entérine le coming out : « PS : Je suis folle de toi et je veux que le monde le sache. »

    Or, Brenda est la fille du président camerounais Paul Biya, 91 ans, le plus vieux dirigeant élu en exercice au monde. Dans le pays qu’il dirige depuis 1982, comme dans vingt-six autres nations d’Afrique, l’homosexualité est illégale, passible de cinq ans de prison. Une vingtaine de personnes sont actuellement incarcérées au Cameroun pour avoir eu des relations avec une personne du même sexe. Brenda Biya, qui tente de percer dans le monde du rap, est consciente du « message fort » que représente sa prise de parole. Elle a accepté de se confier au Parisien Aujourd’hui en France, chez elle à Genève (Suisse), sur les rives cossues du lac Léman.