Réforme fiscale de Trump : les Américains crient à l’«arnaque»

C’est la saison des impôts aux Etats-Unis et elle s’accompagne d’une grogne des contribuables, surtout ceux qui ont voté pour Trump. Le président leur avait promis une forte baisse de la fiscalité.

 ILLUSTRATION. L’IRS, le fisc américain, reconnaît qu’à ce stade, le remboursement moyen est en baisse de 8,4 %.
ILLUSTRATION. L’IRS, le fisc américain, reconnaît qu’à ce stade, le remboursement moyen est en baisse de 8,4 %. Reuters/Jonathan Ernst

    Outre-Atlantique, il y a la fête nationale, Halloween, le black Friday, Thanksgiving… Et la « tax season ». L'impôt est retenu à la source de longue date ; toute l'année, les trois quarts des 130 millions de foyers fiscaux américains acceptent un prélèvement un peu plus fort que ce qu'il devrait être. Ils constituent ainsi une sorte d'épargne pour l'année suivante, qui leur est versée par le Trésor entre février et mi-avril sous la forme d'un chèque de trop-perçu. L'occasion de faire un achat coûteux ou de solder un emprunt.

    Mais depuis quelques jours, de nombreux contribuables américains ont la mauvaise surprise de découvrir que leur « refund » d'impôts n'est pas aussi généreux que ce qu'avait promis Donald Trump en faisant voter, selon lui, « la plus grosse réduction d'impôts de l'histoire ». Pour 2019, une fois la réforme votée, l'impôt fédéral devait baisser de 260 milliards, soit une baisse moyenne de 8 % par foyer.

    Des milliers d'entre eux ont ces derniers jours déversé leur mécontentement sur Twitter autour de hashtags comme « #GOPTaxscam » (« #arnaquefiscaleduPartiRépublicain »), certains menaçant même de ne plus voter pour le président républicain.

    Le remboursement moyen a baissé de 8,4%

    Alors que la réforme était censée bénéficier aux classes moyennes, le fisc américain a reconnu qu'à la date du 16 février, le remboursement moyen accordé aux contribuables avait baissé de 8,4 %, à 1 865 $ au lieu de 2 035 $ l'année dernière. Pour d'autres, c'est même la douche froide : ils doivent de l'argent au Trésor, alors qu'ils espéraient un remboursement.

    Le Trésor a contesté lundi sur Twitter « les informations trompeuses » circulant sur les diminutions de « refunds », relevant qu'il est encore trop tôt dans la saison pour tirer des conclusions alors que seulement 10 % des contribuables ont effectué jusqu'ici leur déclaration. Les Américains ont commencé à envoyer leurs déclarations le 28 janvier, trois jours après la fin provisoire du shutdown, et ils ont jusqu'au 15 avril pour le faire.

    Au terme de la réforme, selon le Congrès, 80 % des contribuables américains vont payer moins d'impôts, et 5 % en acquitter plus. La réforme a par exemple limité la possibilité de réduire de son revenu imposable l'impôt, notamment foncier, versé dans un autre Etat. Mais elle a doublé le crédit d'impôt offert pour chaque enfant.

    Mark Mazur, ancien secrétaire adjoint au Trésor de l'administration Obama, estime que c'est la perception des réformes fiscales qui peut être cause de ce mécontentement. Quand l'administration de George W. Bush avait décidé un rabais d'impôts en 2001, elle avait envoyé un chèque à tous les contribuables et « tous s'en souviennent ». En revanche, lorsque sous Barack Obama une réduction des taxes, lissée sur les paies au cours de l'année, avait aussi été offerte, « la plupart des Américains pensaient ne pas avoir eu de ristourne d'impôts ».

    La fiscalité aux Etats-Unis