Réunion secrète, « remigration »... qui est Martin Sellner, l’Autrichien qui inspire l’extrême droite en Europe ?

La révélation d’un rassemblement, en novembre, près de Berlin, d’identitaires influents qui ont envisagé l’expulsion massive de personnes d’origine étrangère, a provoqué un électrochoc en Allemagne. Derrière ce projet, un trentenaire tenant de la théorie du « grand remplacement ».

Martin Sellner (ici en mars 2019 à Vienne), fondateur du Mouvement identitaire autrichien (IBÖ), prône un plan de « remigration », évoqué lors d'une réunion avec des personnalités de l'extrême droite allemande, selon les révélations de Correctiv. AFP/APA/Georg Hochmuth
Martin Sellner (ici en mars 2019 à Vienne), fondateur du Mouvement identitaire autrichien (IBÖ), prône un plan de « remigration », évoqué lors d'une réunion avec des personnalités de l'extrême droite allemande, selon les révélations de Correctiv. AFP/APA/Georg Hochmuth

    On ne peut pas encore parler de marée brune, mais, par précaution, les Allemands ont formé une digue. Partout en Allemagne, plus de 1,4 million personnes sont descendues dans la rue le week-end dernier contre l’AfD, le parti d’extrême droite. Un sursaut d’une ampleur rare, qui témoigne du choc provoqué par la parution d’une enquête, le 10 janvier : le média d’investigation Correctiv révèle qu’en novembre, une vingtaine de personnalités de l’extrême droite allemande se sont réunies en toute discrétion dans une villa cossue, au bord d’un lac à Potsdam, près de Berlin. Le principal intervenant est un certain Martin Sellner, tête pensante autrichienne du « mouvement identitaire » allemand. L’objectif ? Discuter d’un plan de « remigration » et collecter des dons pour les activités d’extrême droite, au nom de la « survie du peuple ».

    En matière de politique migratoire, une étape inédite a été franchie au Royaume-Uni, où le gouvernement conservateur Sunak tente actuellement de faire voter un projet de loi controversé sur l’expulsion au Rwanda de demandeurs d’asile arrivés illégalement sur son territoire. Martin Sellner souhaite, lui, aller beaucoup plus loin. Lors de cette réunion secrète, il cible également les « citoyens non assimilés », qui constituent selon lui le plus gros « problème ». Ce qui se mijote ce week-end de novembre n’est rien de moins qu’une remise en cause de la Constitution allemande. Il va jusqu’à envisager la création d’un « État modèle » en Afrique du Nord destiné à recevoir environ 2 millions de personnes.