«Cela me trotte dans un coin de la tête» : inavouable, voire irréalisable, faut-il passer du fantasme au réel ?

S’ils sont au cœur de la question de la sexualité, les fantasmes sont parfois difficiles à énoncer à son partenaire, voire à mettre en œuvre dans le réel. La question de leur transcription dans la réalité devient alors un dilemme.

Nos fantasmes ou « représentations imaginaires traduisant des désirs plus ou moins conscients » selon le dictionnaire Larousse sont nombreux et omniprésents (Photo d'illustration).  STOCK/Sean Murphy
Nos fantasmes ou « représentations imaginaires traduisant des désirs plus ou moins conscients » selon le dictionnaire Larousse sont nombreux et omniprésents (Photo d'illustration). STOCK/Sean Murphy

    « Si je le réalise, ce ne sera plus un fantasme… » Julie garde son petit secret. Celui d’un scénario érotique qu’elle convoque régulièrement. Qu’elle soit seule ou à deux. « Cela me trotte dans un coin de la tête depuis des années, sourit la Parisienne de 30 ans. Cela m’excite beaucoup, mais cela me paraît quasi impossible que cela arrive réellement ou alors pas comme je l’imaginais. Donc autant ne pas se casser la tête, cela restera certainement pour toujours un fantasme. Et c’est très bien comme cela. »

    Nos fantasmes ou « représentations imaginaires traduisant des désirs plus ou moins conscients » selon le dictionnaire Larousse sont nombreux et omniprésents. Sans pour autant nécessairement prendre pied dans la réalité. Ils nourrissent un imaginaire où les tabous et les transgressions peuvent s’inviter sans incidence, ni jugement. Ils sont avec les rêves érotiques des piliers de la sexualité. « À l’origine, c’est une fantaisie : le fantasme survient lorsque arrive une pensée ou une image qui ne suit pas le cours de la vie régulière, précise Philippe Brenot, psychiatre et directeur des enseignements de sexologie à l’université Paris V. Mais il a pris depuis une vingtaine d’années un autre sens et est désormais l’équivalent du désir. La plupart du temps, un fantasme est refoulé, alors ce qui survient est dérangeant. Y compris, donc, les désirs sexuels. »