Premières victimes des pesticides, ces précieux insectes peuvent être aidés par la plantation de fleurs mellifères au jardin. Vous aurez alors le plaisir d’accueillir les 4 principaux ordres d’insectes pollinisateurs : les hyménoptères, les diptères, les coléoptères et les lépidoptères.
1. L’abeille
C’est le premier insecte pollinisateur des jardins. Qu’il s’agisse de l’abeille domestique (Apis mellifera) qui produit le miel ou des abeilles sauvages comme l’abeille charpentière, ces hyménoptères raffolent des plantes à fleurs comme le mimosa, le laurier, le romarin ou la bruyère. On en compte près de 1000 espèces en France qui sont gravement menacées avec un taux d’extinction « 100 à 1000 fois plus élevé que la normale », selon l’ONU. Une abeille est capable de butiner le pollen de 250 fleurs par heure en stockant, sur une seule patte, environ 500 000 grains de pollen !
2. Le bourdon
Autre hyménoptère bien connu parmi les insectes pollinisateurs : le bourdon. Appartenant à la famille des apidés comme les abeilles, le bourdon terrestre (Bombus terrestris) et le bourdon des jardins (Bombus hortorum) sont deux bourdons communs en Europe. Attention ! Malgré la croyance populaire, le bourdon n’est donc pas le mâle de l’abeille. Il est d’ailleurs beaucoup plus trapu, sa taille étant de 7 à 32 mm selon qu’il s’agit d’une ouvrière, d’un mâle ou de la reine. Le bourdon est effectivement un insecte social qui vit en colonie de la même façon que les abeilles. Également en déclin, les bourdons se nourrissent du nectar des fleurs et récoltent le pollen pour leurs larves.
3. La guêpe
Toujours parmi les hyménoptères, la guêpe s’avère être un excellent insecte pollinisateur. Outre ses rôles de prédateur de nuisibles et de décomposeur de cadavres d’insectes, la guêpe participe à la multiplication des plantes à fleurs. Les guêpes adultes se nourrissent essentiellement de sucre (nectar, fruits, etc.) tandis que leurs larves carnivores se nourrissent de chenilles, pucerons ou cochenilles.
Elles constituent ainsi d’excellentes auxiliaires du jardin. Toutes les guêpes ne participent pas à la pollinisation : ce sont généralement les mâles qui se chargent de la récolte du fameux nectar. Le figuier est, d’ailleurs, pollinisé par des guêpes spécifiques appelées Agaonides.
4. Le papillon
Il en existe 5200 espèces en France, dont 250 espèces qui vivent le jour. Appartenant à l’ordre des lépidoptères, les papillons constituent également de précieux insectes pollinisateurs. Ils déroulent leur longue trompe afin de récolter le nectar au cœur de la fleur, participant ainsi à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. En effet, lors de cette dégustation savoureuse, le papillon recueille, sans le vouloir, du pollen sur sa trompe et les poils de son corps. Celui-ci va se déposer sur une autre fleur qu’il va butiner, permettant sa fécondation.
Tous les papillons ne sont pas des pollinisateurs mais certains sont de véritables champions de la pollinisation comme le Moro-Sphinx (Macroglossum stellatarum), le Machaon (Papilio machaon) ou l’Argus bleu (Polyommatus icarus).
5. La cétoine dorée
Certains coléoptères constituent également d’excellents insectes pollinisateurs. C’est, notamment, le cas de la cétoine dorée. Vous reconnaîtrez ce petit scarabée à sa couleur vert métallisé aux reflets dorés. Tandis que la cétoine adulte apprécie le nectar, le pollen et les pétales de fleurs, ses larves s’avèrent de grosses consommatrices de matières végétales mortes qu’elles décomposent.
La larve de cétoine ne doit pas être confondue avec la larve de hanneton qui détruit les végétaux. La cétoine dorée est particulièrement utile au jardin. Vous aurez peut-être le plaisir de l’apercevoir autour de vos roses dont elle raffole.
6. Le syrphe
Appartenant à l’ordre des diptères (comportant une seule paire d’ailes), le syrphe est parfois confondu avec l’abeille ou la guêpe compte tenu de ses couleurs jaunes et noires. Cependant, il est plus petit et, à coup sûr, reconnaissable par son vol stationnaire autour des fleurs. Insecte pollinisateur, le syrphe se nourrit, notamment, du nectar et du pollen du pissenlit, du coquelicot, de la carotte sauvage et de la pâquerette.
C’est également un ami du jardinier puisque c’est un prédateur de pucerons, au stade larvaire. Une larve peut consommer 400 à 700 pucerons durant les 10 jours de sa croissance.
7. La mouche
Autre insecte de l’ordre des diptères dont on ne soupçonnerait pas le rôle de pollinisateur : la mouche ! Comme les syrphes, certaines mouches butinent et consomment le pollen et le nectar des fleurs. Il s’agit des mouches de la famille des muscidés dont fait partie la mouche domestique (Musca domestica). Cette famille comprend près de 5000 espèces, souvent bénéfiques au jardin car certaines interviennent dans la décomposition des déchets organiques, dans la pollinisation ou sont de redoutables prédatrices de pucerons et moustiques.
8. La fourmi
Encore plus étonnant que la mouche, la fourmi constitue aussi un insecte pollinisateur, même si son rôle est plus anecdotique que l’abeille. Plus précisément, 16 espèces de cet hyménoptère de la famille des Formicidés récoltent le nectar des fleurs. Les deux paires d’ailes caractéristiques de l’ordre des hyménoptères sont absentes chez la fourmi ouvrière (qui est stérile) mais visibles chez les reines et les mâles, en période de reproduction.
Outre son rôle de pollinisateur, la fourmi est une formidable prédatrice de larves, chenilles et autres nuisibles du jardin. Raison de plus pour la laisser évoluer au sein des nombreuses galeries qu’elle creuse et qui offrent l’avantage d’aérer la terre.