« Je fais partie des rares qui ont touché Zizou » : la cérémonie d’ouverture des JO vécue de l’intérieur par un Bleu

Le « voileux » Tim Mourniac (catamaran double mixte) nous raconte comment il a vécu la cérémonie des Jeux ce vendredi soir. Un témoignage fort qui donne une idée de la ferveur et du moment unique qu’ont connus les athlètes tricolores.

Zinedine Zidane devant la délégation française sur la scène du Trocadéro. Icon Sport
Zinedine Zidane devant la délégation française sur la scène du Trocadéro. Icon Sport

    À peine rentré de Paris à l’heure du déjeuner, ce samedi, après un aller-retour express pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, Tim Mourniac, 26 ans, se rue sur l’écran de télé du village olympique marseillais pour suivre la première journée de compétition des Bleus. Lui-même n’entrera pas en lice avant samedi 3 août, alors, avec six copains de l’équipe de France de voile, il a voulu prendre part à la fête hier dans la capitale. S’il n’a pas vu tous les tableaux, il en est reparti avec des étoiles plein les yeux. Il nous raconte ce rêve qu’il semble vivre encore éveillé.

    « Une fois qu’on a rejoint la péniche, après avoir été convoyés dans huit bus depuis le village olympique, on assiste au défilé de toutes les délégations, qui passent devant nous. On ne voit rien des tableaux sur la Seine, et il se met à pleuvoir fort. Quand enfin vient notre tour, sur les deux cents premiers mètres, il n’y a pas un chat, pas une personne sur les rives et là, on se dit que l’averse a fait fuir tout le monde. On se dit que le stade, finalement, ça aurait peut-être été une meilleure idée, au moins les gens t’acclament. On chante sur le pont, la Marseillaise fuse à droite, à gauche, et on découvre qu’en fait, on vient de quitter une zone-tampon. Explosion de joie !

    On essaie de chauffer la foule dans les gradins et sur les ponts, mais en fait, les gens sont eux-mêmes sur une autre planète. On n’entend pas la musique qu’ils ont dans les oreilles mais on leur répond. On voit des Parisiens sur les toits, des drapeaux français à toutes les fenêtres. C’est ouf ! Quarante-deux minutes de pur bonheur. On passe sous le dernier pont, où on aperçoit les danseurs et Philippe Katerine qui nous font coucou, et on ne sait pas ce qui vient de se produire, on hallucine un peu. On se dit qu’il faudra regarder la cérémonie en replay, parce qu’on a vécu autre chose, une fête dans la fête.

    « Le Troca devient une boîte de nuit à ciel ouvert »

    Et on débarque au pont d’Iéna, que l’on traverse sous les drapeaux. On croise Tony Estanguet, on entre au Trocadéro. Et là, je découvre le cheval métallique sur la Seine, dont j’avais vu la première articulation dans un hangar à Gennevilliers : je ne savais pas à quoi il allait servir à l’époque, mais ça fait tilt !

    Et puis, le feu d’artifice : Zizou entre en scène. C’est le plus beau moment de ma vie. Je fais partie de ceux qui l’ont touché. On est six, on a compté ! C’était incroyable de lui taper dans la main. On ne savait plus où donner de la tête, on était comme des oufs avec lui, et on tourne la tête à gauche, et on en reprend plein les yeux avec Rafa (Rafael Nadal) qui monte l’escalier à gauche. On a couru après Zizou, Erwan (Fischer) a touché son crâne. Moi, depuis, je ne me suis pas lavé la main droite !



    Et la tour Eiffel s’embrase, Supernature de Cerrone retentit, c’est une de mes musiques préférées, je suis en transe. Je fais un Facetime avec mes parents, je ne les entends pas, mais peu importe ! Le Troca devient une boîte de nuit à ciel ouvert, avec tous les jeux de lumière, et on découvre les vingt derniers relayeurs qui rendent hommage à l’olympisme et on se dit que tout est logique. On a eu l’espoir d’un relais voile avec Nicolas Hénard ou Faustine Merret, mais bon, c’était normal de retrouver Marie-Jo (Pérec) et Teddy (Riner) dans le final. Teddy, on avait compris qu’il en serait parce qu’il s’est éclipsé rapidement du bateau et il était arrivé avec un sac grand comme le monde ! »