JO Paris 2024 : injustement privés des Jeux, les badistes Corvée et Labar envisagent « des actions judiciaires »

Après l’erreur de calcul de la Fédération internationale de badminton, qui prive la paire Lucas Corvée - Ronan Labar d’une présence aux Jeux, la Fédération française a réclamé une « qualification exceptionnelle » pour les deux Tricolores qui sont prêts à utiliser tous les recours possibles.

Lucas Corvée (à gauche) et Ronan Labar vont utiliser tous les recours possibles pour participer aux JO de Paris. Anthony Dibon/Icon Sport
Lucas Corvée (à gauche) et Ronan Labar vont utiliser tous les recours possibles pour participer aux JO de Paris. Anthony Dibon/Icon Sport

    Après l’émotion, le combat. La semaine passée, la paire de double homme tricolore Lucas Corvée-Ronan Labar, qui pensait avoir décroché son billet pour les JO 2024 à la suite de l’Euro en Allemagne, achevé le 14 avril, avait vu son rêve s’effondrer en raison d’une incroyable erreur de calcul dans la race (course olympique) de la Fédération internationale de badminton (BWF).

    Une faute qui envoyait à leur place la paire tricolore constituée des frères Christo et Toma Junior Popov pour seulement… 29 points. Cette situation déclenchait leur colère et leur incrédulité. Depuis cette annonce, plusieurs initiatives se mettent en place afin de repêcher les deux Français pour qu’ils puissent participer à la compétition de double aux JO, qui comporterait exceptionnellement 17 paires, au lieu de 16.

    Une pétition pour que Corvée et Labar obtiennent une wild-card a été lancée par le badiste américain Bjorn Seguin il y a quelques jours (5 250 signataires pour le moment). La Fédération Française de badminton a, elle aussi, apporté son soutien au recours déposé pour corriger cette décision.

    « On n’est pas contre les Popov qui se sont qualifiés. On veut une qualification exceptionnelle de Lucas Corvée et Ronan Labar pour les Jeux de Paris 2024 dans le tableau de doubles hommes, en plus de celle de la première paire qualifiée, lâche d’emblée Yohan Penel, le président de la fédération française. La solution à 17 est la plus adaptée à cette situation. Ronan et Lucas doivent être qualifiés d’un point de vue d’éthique. La correction du classement à la race ne peut pas être faite un an après. Nous avons un devoir d’être derrière Ronan et Lucas car ils sont victimes d’une injustice. Pour nous, il doit y avoir un repêchage pour une erreur avérée. C’est prévu par les règlements des Championnats du monde de notre sport même si cette situation ne s’est jamais produite auparavant. On appelle à de la cohérence et à une forme d’humanité de la part de la BWF. »

    « Nous sommes dans une démarche de combat »

    Il ajoute : « Cette erreur a aussi impacté une centaine de joueurs qui ont gagné ou perdu des points même si Lucas et Ronan ont été les seuls à perdre leur place aux JO. L’assemblée générale de la BWF se déroule ce week-end et on va mettre la pression d’un point de vue médiatique, juridique et populaire. Que les dirigeants se rendent comptent de la mauvaise image qu’on donne à notre sport et l’impact douloureux sur deux joueurs. »

    Après avoir saisi le service juridique de la BWF, la Fédération française va faire de même avec la commission évènement de la BWF. En cas de réponse négative, un dernier recours sera possible auprès du TAS (tribunal arbitral du sport). La décision finale de la participation ou non de la paire Corvée-Labar sera prise par le CIO dans les prochaines semaines. Les deux Tricolores de 30 et 34 ans, qui ont engagé un avocat, espèrent disputer leurs premiers JO dans 3 mois.

    « Nous sommes dans une démarche de combat, annonce Lucas Corvée. La BWF considère cette affaire comme une erreur minime et c’est dur à entendre. Heureusement, on reçoit du soutien de tout le monde et cela nous aide à garder la tête hors de l’eau. On nous a enlevé cette qualification olympique de manière injuste. Si on n’accède pas à notre demande de wild-card, on ne s’interdit pas d’engager des actions judiciaires. Cela nous coûtera forcément plus d’argent mais on verra à ce moment-là. »