Jeux olympiques

JO Paris 2024 : règles, techniques, matérial… Tout comprendre au tir à l’arc en images

Planter une flèche dans une cible ! Vu comme ça, le tir à l’arc semble simple. Mais le matériel et les règles de la compétition olympique sont bien spécifiques. Une présentation s’impose.

Le Parisien
Le 24 juillet 2024 à 11h04
Lukas Kurz, de l’équipe olympique d’Autriche de tir à l’arc, à l’entraînement en Turquie, en octobre 2023. Gepa Pictures/Icon Sport/Patrick Steiner
Lukas Kurz, de l’équipe olympique d’Autriche de tir à l’arc, à l’entraînement en Turquie, en octobre 2023. Gepa Pictures/Icon Sport/Patrick Steiner

Le premier tournoi de tir à l’arc connu fut organisé en Chine en 1027 avant J.-C. Trois mille ans plus tard, le tir à l’arc apparaît aux Jeux olympiques de l’ère moderne à Paris en 1900. Il est ensuite inscrit aux Jeux de 1904, 1908 et 1920 avant une longue éclipse de plus de cinquante ans. La discipline revient en 1972 aux Jeux de Munich. La dernière nouveauté en date intervient aux Jeux de Tokyo en 2020 avec la création d’une épreuve mixte.

Des arcs et des flèches

Aux Jeux olympiques, l’arc est dit « classique », par opposition aux arcs à poulies, interdits dans cette compétition. Il se tient dans la main gauche pour un archer droitier, la main droite tirant sur la corde. L’arme est légère et pèse rarement plus de 1,5 kg.

La taille des branches est variable et adaptée au gabarit de l’athlète. C’est dans ces deux pièces que réside la puissance de l’arc.

De forme ergonomique, la poignée est le cœur de l’arme. Elle supporte les branches, le viseur et le stabilisateur.

La taille de la corde est définie par celle de l’arc. Elle est généralement composée d’un matériau peu extensible nommé le « fast flight ».

Le viseur est placé sur la poignée, il est réglable et comporte un point de mire.

Le stabilisateur comprend une pièce centrale et deux pièces latérales. Son but est de stabiliser l’arc lors de la visée et d’absorber les vibrations lors du départ de la flèche.

La flèche est composée d’une encoche pour la positionner sur la corde, de trois plumes, d’un tube et d'une pointe. Sa longueur dépend de l’allonge de l’archer.

Fin 2023, la candidature de l’arc à poulies, largement accepté dans les compétitions internationales, a été retoquée pour les Jeux de Los Angeles de 2028. L’arc classique restera donc encore quelques années le standard olympique (l’arc à poulie a toutefois sa place aux Jeux paralympiques, où il représente une catégorie à part entière).

La cible

Pour gagner, il faut viser dans le mille, ou plutôt dans le 10. Quel que soit le type d’épreuves, la cible reste identique et est placée à la même distance. Pas si simple d’atteindre une cible d’un peu plus d’un mètre à plusieurs dizaines de mètres de distance.

La cible est distante de 70 m du tireur. 

Elle mesure 122 cm de diamètre et comprend cinq zones de couleur. Plus la flèche se plante près du centre, plus elle rapporte de points. 

Chaque couleur possède deux niveaux de notation. Les points vont de 1 ou 2 dans le blanc à 9 ou 10 dans le jaune. 

Au plus haut niveau olympique, les athlètes plantent régulièrement leurs flèches dans le jaune (9 ou 10 points) ! En finale des Jeux de Barcelone, le Français Sébastien Flute avait affiché une moyenne de 9,17 points par flèche pour décrocher l’or olympique.

La compétition

Cette discipline olympique comporte cinq épreuves : deux compétitions individuelles (féminine et masculine), deux compétitions par équipes (également féminine et masculine) et une épreuve mixte, ajoutée en 2020 aux Jeux de Tokyo.

En individuel, 64 archers s’affrontent lors d’un tour préliminaire et sont classés du 1ᵉʳ au 64ᵉ.

À partir de ce classement commence la compétition à élimination directe. Le 1ᵉʳ rencontre le 64ᵉ, le 2ᵉ le 63ᵉ… et ainsi de suite, jusqu’à la finale.

En un-contre-un, le match se déroule en cinq manches. Chaque archer tire trois flèches par manche, l’un après l’autre.

L’archer qui a marqué le plus de points remporte la manche et marque 2 points. En cas d’égalité, chaque athlète gagne 1 point.

Le premier archer à 6 points remporte le match. S’il y a égalité, un tir de barrage est ordonné pour départager les concurrents.

En équipes, chaque équipe compte 3 archers qui tirent chacun 8 flèches les uns à la suite des autres.

L’équipe qui compte le plus de points après 24 flèches remporte le match. En cas d’égalité, un tir de barrage est ordonné.

Dans ce sport d’adresse et de concentration, les prestations des archers sont souvent époustouflantes. En 2019, aux Jeux panaméricains, l’archer américain Brady Ellison a établi le record du monde au tir à 70 m en inscrivant 702 points sur 720 possible. En moyenne, il a inscrit 9,75 points par flèche.

En compétition, le tir à l’arc nécessite une longue préparation physique, technique et mentale, équivalente à celle de n’importe quel autre sport de haut niveau. Après ces années d’entraînement, les meilleurs archers du monde, 64 femmes et autant d'hommes, s’affronteront à Paris pour tenter de décrocher une médaille d’or.

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Rédaction
Sébastien Xavier
Infographie
Renaud Meillier
Réalisation
Julien Perreaut et Stanislas de Livonnière
Développement
Fabien Casaleggio et Thomas Lecomte
Sources
CIO, Fédération française de tir à l'arc, Reuters