VIDEOS. La version 100 % filles de «S.O.S. Fantômes» révèle le sexisme à Hollywood

La nouvelle version 100% filles de Ghostbusters descendue en flèche sur les réseaux sociaux a aussi mis en lumière le sexisme qui règne à Hollywood.
La nouvelle version 100% filles de Ghostbusters descendue en flèche sur les réseaux sociaux a aussi mis en lumière le sexisme qui règne à Hollywood. Instagram Ghostbusters

Descendue en flèche, la version 100% filles de  « S.O.S. Fantômes » qui sortira le 10 août en France a aussi mis en lumière les problèmes de sexisme et de discrimination à Hollywood. La bande-annonce du 3e opus porté par Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Leslie Jones and Kate McKinnon a récolté près de 900.000 «je n'aime pas» (et 260.000 «j'aime») sur YouTube. Un record de déniegrement. Le réalisateur Paul Feig et son équipe ont fait l'objet de menaces de mort et de moult critiques misogynes sur les réseaux sociaux.

VIDEO. La bande annonce de «S.O.S. Fantômes»

«On a fabriqué ces conneries pour faire plaisir aux féministes extrémistes», qualifiées en anglais de «feminazis», lance un utilisateur de Twitter dans un message caractéristique du flot de reproches engendré par le film.

Feig s'est fait un nom pour avoir mis en scène des femmes dans des films à succès comme «Mes meilleures amies» (2011). «J'ai fait ces deux dernières années l'objet des pires critiques misogynes que j'ai jamais vues dans ma vie», a-t-il confié récemment en Californie. «Ces attaques donnent juste froid dans le dos».

D'après le blog «Woman and Hollywood» (femme et Hollywood), ces réactions rappellent celles suscitées par les deux derniers «Star Wars»--y compris «Rogue One: a Star Wars story» qui sort en décembre prochain--, qui mettent davantage en valeur les femmes après six films aux castings essentiellement masculins.

«On s'efforce chaque jour de diffuser des messages contre ce préjugé. Et on se fait encore traiter constamment dans les médias de "film pour nanas"», raconte Feig.

«On nous appelle toujours "le film de femmes S.O.S Fantômes", ce qui me rend fou. On ne parle jamais du "film d'hommes Expendables". Je n'arrive pas à croire qu'en 2016 on doive affronter une bataille aussi ardue».

La majorité des critiques et deux tiers des acteurs sont des hommes

Ces attaques montrent combien reste ancrée l'idée que les films à gros budget relèvent du «domaine des hommes», note Martha Lauzen, du Center for the study of women in television and film, à l'université de San Diego.

Ces films «font traditionnellement jouer des hommes et sont réalisés par des hommes, pour un public de jeunes hommes. En outre, la majorité des critiques qui vont voir ces films sont des hommes», explique-t-elle à l'AFP.

En 2015, les femmes représentaient 9% des réalisateurs et 11% des scénaristes ayant travaillé sur les 250 plus gros films en terme de recettes, selon une étude de Mme Lauzen. Ce qui engendre de fait moins de rôles féminins importants sur les écrans.

L'école Annenberg de communication et de journalisme à l'université de Californie du Sud a recensé 11.306 rôles parlants au cinéma et à la télévision en 2014. Mais les deux tiers sont masculins.

Les films à casting féminin ont pourtant généré 3,3% de recettes en plus que les films à casting masculin en 2014, souligne Stacy Smith, directrice dans cette école de la Media, diversity, and social change Initiative.

«Les gens reconnaissent finalement que les femmes engendrent la moitié des ventes de billets», se réjouit l'actrice australienne Margot Robbie qui, à 25 ans, a incarné des rôles loin d'être fleur bleue, comme Jane dans le prochain «Tarzan».

«Et si on ne crée pas de rôles auxquels les femmes peuvent s'identifier, on ne va pas beaucoup aimer les regarder».

«The Fits», premier long métrage d'Anna Rose Holmer, qui a été acclamé aux festivals de Sundance et de Venise, est un peu le «S.O.S. Fantômes» des films indépendants.

Réalisé entièrement par des femmes devant et derrière la caméra, il raconte l'histoire d'une fillette de 11 ans qui s'entraîne à la boxe avec son frère à Cincinnati mais rêve de devenir danseuse.

Holmer, qui a écrit le scénario avec Lisa Kjerulff et Saela Davis, estime que les préjugés se trouvent à un tournant.

«Cela finira par changer si les gens embauchent des femmes, investissent dans les femmes et prennent des risques en (leur) confiant la barre», affirme-t-elle. «C'est très simple mais c'est possible.»

Des reprises plus ou moins jouissives

Si le remix du refrain culte «If there's something strange in your neighborhood. Who you gonna call? Ghostbusters! » par Fall Out Boy n'est pas aussi réjouissant que l'original, une reprise du thème par quatre comédiennes japonaises, très girly power, vaut le coup d'oeil.

VIDEO. Extrait de la bande son : «Ghostbusters (I'm not afraid)» par Fall Out Boy ft. Missy Elliott

VIDEO. Hilarant clip de promotion de «Ghosbusters» par quatre comédiennes japonaises