« Elles ne doivent pas vivre dans la crainte » : à Metz, des places de parking bientôt réservées aux femmes

En Moselle, après le viol d’une femme de 38 ans, en août, dans les sous-sols du parking Saint-Jacques à Metz, le maire, François Grosdidier, souhaite instaurer des emplacements spécifiques près des sorties et des ascenseurs.

Le maire de Metz souhaite rendre le parking Saint-Jacques plus sûr pour les femmes en s'inspirant de ce qui se fait déjà en Allemagne et au Luxembourg. LP/Antoine Pétry
Le maire de Metz souhaite rendre le parking Saint-Jacques plus sûr pour les femmes en s'inspirant de ce qui se fait déjà en Allemagne et au Luxembourg. LP/Antoine Pétry

    « Des places de stationnement spécifiques pour les femmes ? » Venka Miocic suspend son propos. « Si cela pouvait suffire à contenir les prédateurs sexuels, cela se saurait… » Cette habitante du centre-ville de Metz (Moselle), logée dans une rue voisine du parking Saint-Jacques, dans les sous-sols duquel une femme de 38 ans a été violée en août, exprime des doutes face au débat récemment lancé par le maire, François Grosdidier.

    L’élu a annoncé son souhait que des emplacements soient réservés aux femmes près des sorties et des ascenseurs. Cette mesure existe déjà au Luxembourg voisin et en Allemagne. À Metz, les négociations ont été engagées avec Indigo, le gestionnaire des lieux.

    Le projet séduit Mireille, installée dans la banlieue nancéienne, à Malzéville : « Je peux comprendre le souhait du maire. Il faut bien tenter de trouver des solutions. Il faudra néanmoins veiller à ce que ces places, si elles sont installées, soient bien respectées. » Elle vient régulièrement stationner son véhicule pour travailler à Metz. « Mais ce n’est pas un problème local, reprend-elle. J’ai deux filles étudiantes à Paris. Je leur répète toujours les consignes de prudence ! »

    Élève infirmière à Peltre, une commune voisine, Lilou exprime cette crainte qui les étreint, elle et ses copines, lorsqu’il s’agit d’aller boire un verre au centre-ville, en fin de semaine. Dans les rues du quartier des Allemands, elle ne ressent jamais de menace mais lorsqu’il s’agit de descendre dans les sous-sols du parking, c’est une autre histoire. « Il faut un dispositif de protection, comme ces places réservées. Les femmes ne doivent pas vivre dans la crainte qui les empêcherait de vivre normalement ! »