Le bruit des avions examiné au tribunal

Le bruit des avions examiné au tribunal

    Cet après-midi, la justice s'intéresse au bruit des avions. Le tribunal administratif d'Amiens va statuer sur la validité du plan d'exposition au bruit (PEB) de l'aéroport de Beauvais-Tillé. Initialement programmée le 27 janvier puis reportée, l'audience d'aujourd'hui devrait être l'épilogue d'un feuilleton mouvementé, commencé il y a trois ans.

    A l'époque, en juin 2006, l'enquête publique préalable à l'approbation du PEB avait déjà donné lieu à d'intenses gesticulations de la part des anti-aéroport. Depuis, les tensions suscitées par le PEB ne sont pas retombées. Trois associations l'Association de défense de l'environnement et des riverains (Adera), l'Association contre les nuisances de l'aéroport (Acnat) et Action-Réflexion contestent toujours l'approbation de ce plan par la préfecture de l'Oise.

    « Les premières habitations se trouvent à moins de 1,4 km du bout de la piste »

    Deux arguments étayent leur recours contre le PEB. Le premier est d'ordre technique. Le second repose sur des critères économiques. « Le plus important est que les zones de bruit définies dans ce plan ne correspondent pas à la réalité, répète-t-on du côté de l'Adera. C'est à partir d'une piste standard de 4 km que l'organisation internationale du transport aérien établit ses données acoustiques. Le problème à Beauvais, c'est que la piste ne fait que 2,4 km de long et que les premières habitations se trouvent à moins de 1,4 km du bout de la piste. » Jean-Baptiste Cervera, le président de l'Adera, ajoute : « Avec les Boeing 737-800 qu'utilisent Ryanair, le bruit en bout de piste est évalué à 83 décibels en phase d'atterrissage. Une valeur reconnue nocive pour la santéâ?¦ »

    Dans un second temps, les associations de riverains affirment que les retombées financières liées à l'aéroport ne justifient en rien l'approbation du PEB. L'Adera, l'Acnat et Action-Réflexion balaient l'argument économique d'un revers de main. Pour eux, aucun doute : « L'aéroport ne rapporte pas un centime à la ville de Beauvais et son agglomération. » Jean-Baptiste Cervera va même plus loin. « De l'aveu même de la chambre de commerce, 97 % des usagers de l'aéroport ne font que transiter par Beauvais, confie ce dernier. Ils atterrissent et repartent aussitôt vers Parisâ?¦ »

    En dépit de leur argumentaire, les trois associations fondent peu d'espoir sur ce recours. Mais si d'aventure celui-ci devait aboutir, un nouveau PEB devrait être élaboré. S'ensuivrait alors une nouvelle enquête publique. Soit, au bas mot, un an de procédure.