Chèvreville : aux vergers de Sennevières, la pomme a toujours raison

Depuis qu’il a repris les vergers, il y a 4 ans, Alexandre Prot poursuit la tradition familiale d’une production de pomme raisonnée.

 Alexandre Prot a repris l’exploitation de son père, qui la tenait lui-même du sien.
Alexandre Prot a repris l’exploitation de son père, qui la tenait lui-même du sien. LP/B.D.

    C'est l'histoire d'un verger qui a bien grandi. Pourtant lorsque Jean-Marie Prot s'est installé à Chèvreville, c'était pour y cultiver du blé. Mais après avoir planté quelques pommiers, au début des années 50, il se rend compte que les fruits qu'il vend aux halles récoltent un certain succès. Et peu à peu, les pommes remplacent les épis.

    Trois décennies plus tard, son fils Armand reprend l'exploitation, qu'il continue de développer en prenant le tournant de l'export. Parallèlement, il quitte la coopérative au sein de laquelle il officie pour devenir indépendant. « L'idée était de maîtriser tout le circuit. Et c'est dans ce sens-là que je poursuis l'activité », annonce Alexandre Prot, son successeur, désormais à la tête des Vergers de Sennevières.

    Cela fait maintenant 4 ans que ce dernier a quitté la vie parisienne et son travail dans un cabinet d'audit pour épouser la passion familiale. Mais toujours avec l'idée de produire une pomme de qualité. « Mon père a très rapidement compris qu'il fallait faire du haut de gamme si l'on voulait concurrencer les pays voisins qui produisent pour beaucoup moins cher », indique-t-il. Et chez les Prot, une production de qualité rime avec raisonnée.

    Où en trouver ?

    Afin de récolter les 3 000 t annuelles de Reinettes grises du Canada, de Belles de Boskoop et de la quinzaine d'autres variétés produites au verger, c'est tout un écosystème qui a été mis en place parmi les pommiers. Ainsi, des nichoirs à mésanges – qui se nourrissent des insectes nuisibles – ont été installés en haut de certains arbres. Les rapaces sont également accueillis sur un perchoir pour leur capacité à traquer les mulots, qui ne sont pas les bienvenus parmi les 120 000 arbres que compte le verger.

    « Nous laissons aussi les allées enherbées afin de permettre le développement d'insectes auxiliaires qui mangent les nuisibles, ajoute Alexandre Prot. Tout est une question d'équilibre. » Mais parfois il faut donner un petit coup de pouce à la nature, à l'image des bâtonnets de phéromones qui entravent la reproduction, notamment des vers toujours à la recherche d'un endroit où pondre leurs œufs.

    Si la pomme n'est pas certifiée bio, cette organisation, comme l'explique le patron, permet de limiter au maximum « l'intervention de l'homme ». Traduire : les pesticides. « Nous faisons le maximum pour trouver des solutions naturelles », indique-t-il.

    Une façon de faire qui a permis au verger d'obtenir le label « Vergers écoresponsables », faisant de lui un interlocuteur de premier plan auprès des distributeurs. « Nous avons participé à la création du cahier des charges Carrefour afin de favoriser un cycle de production plus vertueux », raconte le pomiculteur.

    L'année prochaine, c'est dans une autre aventure que compte se lancer le propriétaire des lieux : la culture de poires biologiques. Un marché plutôt juteux, qui serait selon lui en train de se développer en Ile-de-France. « Nous allons en planter 4 ha afin de diversifier notre activité », précise ce dernier ce dernier. Le verger n'a pas fini de grandir…

    Les Vergers de Sennevières, 37, rue des Roches, à Chèvreville. Tel. 03.44.88.32.06.