Coronavirus : «l’avenir incertain» d’un fabricant d’implants chirurgicaux de l’Oise

La société Vygon, installée à Ivry-le-Temple, doit faire face à une hausse de 30 % de son activité à cause du Covid-19. Tout en maintenant sa production - vitale aux autres malades - malgré des salariés en arrêt.

 Ivry-le-Temple. Avec la crise du coronavirus, Vygon doit gérer 30 % d’activité supplémentaire.
Ivry-le-Temple. Avec la crise du coronavirus, Vygon doit gérer 30 % d’activité supplémentaire. D.R

    Faire face à 30 % d'activité supplémentaire en ayant 20 % de salariés en moins pour cause de coronavirus. C'est la difficile équation que doit résoudre la société Vygon, fabricant et distributeur d'implants chirurgicaux qui emploie 80 salariés à Ivry-le-Temple.

    « Faire fonctionner le site est un impératif, nous avons un devoir de continuité des soins pour des patients en danger de mort, confie Thomas Walter, directeur de Vygon-Ivry. Même si le coronavirus est au centre des préoccupations actuelles, les autres maladies continuent. Il y a toujours des patients critiques souffrant de pathologies aiguës ou chroniques (cancers, urgences cardiovasculaires) qui n'ont pas disparu depuis la pandémie. »

    Vygon produit en effet des prothèses vasculaires pour les personnes victimes de rupture d'anévrisme, des patchs carotidiens pour les victimes d'AVC et des chambres à cathéter pour la chimiothérapie des patients cancéreux…

    S'y ajoutent donc les produits destinés à lutter contre le coronavirus. « Nous produisons des chambres à cathéters implantables » pour les patients nécessitant une assistance nutritive ou des antibiotiques par intraveineuse, précise le directeur. Ce qui peut être le cas suite à une intubation ou un choc septique.

    Impossible d'embaucher des intérimaires

    Vygon-Ivry a donc dû s'adapter. « Nous avons mis tout le personnel possible en télétravail, confirme Thomas Walter. Nous avons 20 % des salariés en arrêt et pour les opérations techniques, l'intérim est impossible. »

    Autre problème à venir, les fournitures médicales. « On va manquer des masques indispensables pour entrer dans les chambres blanches, annonce Thomas Walter. Les difficultés de livraison des composants nécessaires à notre production rendent l'avenir incertain. »