Disparu pendant plus d’une semaine, Mohamed El Aiyate, chauffeur de stars durant les JO, est rentré chez lui
Si on en sait, pour l’heure, peu sur les circonstances entourant cette disparition, le militant associatif de Beauvais, qui s’était fait récemment connaître pour avoir convoyé plusieurs personnalités durant les JO de Paris 2024, a regagné son domicile ce dimanche 1er septembre.
Beaucoup redoutaient le pire. Depuis le vendredi 23 août, Mohamed El Aiyate n’avait plus donné signe de vie. Figure de la vie associative de Beauvais (Oise), candidat aux dernières élections législatives, l’homme de 58 ans avait récemment fait parler de lui après avoir occupé un poste de chauffeur du Comité international olympique (CIO) durant les Jeux de Paris 2024, durant lesquels il avait convoyé et rencontré de nombreuses personnalités.
Alors, quand son domicile de Goincourt (Oise) avait été retrouvé la porte ouverte, sa voiture laissée devant chez lui, ses clés et son téléphone portable à l’intérieur de son logement, l’inquiétude était de mise chez ses proches. Une appréhension du pire qui a pris fin ce dimanche 1er septembre quand Mohamed El Aiyate a regagné son domicile. Une information dévoilée par nos confrères du Courrier picard, confirmée par Frédéric Trinh, le procureur de Beauvais, qui ne livre, toutefois, aucune information supplémentaire sur le contexte de cette disparition qui n’en était finalement pas une.
« Peut-être avait-il besoin de recul ? »
D’importants moyens avaient été déployés pour cette disparition jugée inquiétante par les autorités. Une brigade fluviale de la gendarmerie avait été dépêchée pour sonder l’Avelon, un cours d’eau situé à proximité de son habitation, avant qu’un hélicoptère ne prenne de la hauteur afin d’explorer les environs à l’aide d’une caméra thermique. Une brigade canine avait même été envoyée dans le secteur afin de retrouver, en vain, la trace du disparu.
De quoi interroger nombre de ses connaissances, à l’image de Mylène Bapaume, une de ses amies mais aussi sa colistière lors des deux dernières élections législatives — en 2022 et 2024 —, qui décrivait un homme « gentil, altruiste, solaire, positif ». Si elle n’a toujours pas pu le voir, elle montrait ce lundi un soulagement évident. « C’est forcément une bonne nouvelle, cela a généré tellement de stress et d’inquiétudes, soupire-t-elle. Je n’en sais pas plus, ce qui compte, c’est qu’il soit revenu sain et sauf. Ce n’est pas simple de comprendre, peut-être avait-il besoin de recul ? »
Si la piste d’un départ volontaire avait été privilégiée par le parquet de Beauvais après les premières investigations, les questions tournaient en boucle dans la tête de l’entourage du chauffeur qui en était réduit à échafauder divers scénarios pour tenter d’expliquer ce silence. Si ses proches concédaient que Mohamed El Aiyate avait besoin de souffler après la période intense des JO, tous évacuaient l’idée d’un suicide. « Il avait gagné en notoriété avec cet épisode professionnel au CIO et pensait monter une activité professionnelle de transport pour surfer sur l’événement », assurait l’un d’eux.
Au volant de sa Toyota, le Beauvaisien était devenu chauffeur en mission spéciale, en charge notamment du transport du prince Faycal de Jordanie, membre du CIO, et de ses trois gardes du corps. Au-delà, il avait pu convoyer Zinédine Zidane, Serena Williams, la famille de Thomas Bach, le président du CIO, et même Karen Bass, la maire de Los Angeles qui accueillera les prochains JO en 2028.
Il lui arrivait également de croiser Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, qui avait ses bureaux juste au-dessus de celui des chauffeurs. Et Mohamed El Aiyate n’avait que des compliments à faire sur les illustres personnes qu’il avait pu véhiculer. « Malgré leur stature, elles ont toutes su rester humbles et accessibles », soulignait-il alors.
