Elles incendient une voiture pour se venger mais… se trompent de véhicule : 8 mois de prison avec sursis

Un trio de jeunes filles, deux majeures et une mineure, s’était embarqué dans un périple nocturne qui s’est terminé par l’incendie d’une voiture à Thiverny (Oise), en novembre 2023. Des faits qui ont valu une condamnation à 8 mois de prison avec sursis aux deux majeures.

Illustration. Les trois jeunes filles, deux majeurs et une mineure, avaient incendié un véhicule à Thiverny, dans l'Oise. LP
Illustration. Les trois jeunes filles, deux majeurs et une mineure, avaient incendié un véhicule à Thiverny, dans l'Oise. LP

    Elles étaient amies mais elles ne le sont plus. Bien au contraire, devant les juges de Senlis ce lundi, Margaux L., 21 ans, et Ines A., 20 ans, se renvoient la responsabilité d’une expédition nocturne du 3 novembre 2023, à Thiverny, près de Montataire, qui s’est soldée par l’incendie d’une voiture rue Henri-Grison à 3 heures du matin.

    Une Peugeot 207 dont la propriétaire n’a aucun lien avec les deux prévenues et leur complice mineure au moment des faits, mais ce n’est sans doute pas elle qui était visée. Comme l’a expliqué Ines à l’audience, Margaux aurait eu un contentieux avec un habitant de cette rue et son amie aurait voulu se venger en incendiant sa voiture. Sauf que ce n’était pas le bon véhicule, l’individu visé habite quelques maisons plus loin.

    Comme le souligneront les images de vidéosurveillance de la commune, le trio de jeunes filles fait un premier tour, pour casser les rétroviseurs de la Peugeot 207. Après un passage à la station essence voisine, où la carte bancaire d’Inès sert à acheter de quoi remplir une bouteille d’essence, la voiture des trois vandales revient rue Henri-Grison pour incendier la Peugeot, les flammes iront même noircir la façade de la maison du propriétaire.

    À l’audience de ce lundi, les ex-copines, Ines et Margaux n’ont pas du tout la même version. « C’est Margaux qui était en conflit avec un homme et elle voulait se venger en abîmant sa voiture, soutient Inès. Je ne l’ai compris qu’après l’arrêt à la station-service. J’étais au volant de la voiture, je ne suis pas descendue, c’est Margaux qui y est allée et elle a demandé à la mineure de la filmer. »

    Une vidéo malencontreusement supprimée et que personne n’a donc vu. À son tour, Margaux livre sa version de cette nuit à Thiverny. « C’est la mineure qui voulait brûler la voiture, je ne sais pas pourquoi. Après j’ai été menacée par la famille d’Inès qui me harcelait au téléphone. Je n’ai pas mis le feu mais c’est vrai que j’étais là. »

    « Ma cliente n’a jamais varié dans ses déclarations et elle est venue elle-même se livrer au commissariat, pour que son frère ne soit pas inquiété puisque c’est sa voiture qu’elles ont utilisée ce soir-là », rappelle Me Ève Gimenez, l’avocate de Margaux. « Pourquoi aller à Thiverny, il ne s’y passe pas grand-chose la nuit, c’est bien parce que Margaux voulait se venger de quelqu’un », soutient Me Lauralane Bao, avocate d’Inès.

    Les juges ne choisiront pas entre les deux ex-amies, les condamnant toutes deux à huit mois de prison avec sursis, soit trois mois de plus que ce qu’avait requis le substitut du procureur. Elles ont aussi toutes les deux l’interdiction d’entrer en contact l’une avec l’autre.