L'usine Sachs ferme dès demain
Face à l'état de nerfs des salariés, la fermeture a été avancée d'une semaine. L'usine Sachs à Mouy, qui devait fermer le 31 juillet, cessera définitivement la production d'amortisseurs demain. L'annonce a été officialisée hier à l'ensemble du personnel encore présent sur le site.
« C'est très dur de continuer à travailler quand on sait qu'on est viré, explique Stéphane Maciag, de la CFDT. Il y a eu des hauts et des bas, mais les gens sont restés dignes. » La direction a accepté d'octroyer cinq jours de congés payés supplémentaires, après que les syndicats l'ont alertée sur le moral et l'exaspération des 214 salariés licenciés.
Le personnel s'était en effet engagé à maintenir la production d'amortisseurs à l'issue de l'accord sur les conditions de licenciement négociées entre l'intersyndicale et la direction, le 12 mai dernier. En contrepartie de leurs efforts, une prime de 2 500 â?¬ dite de « bonne fin » avait d'ailleurs été conclue. « Reste que l'ambiance dans l'usine n'était pas très bonne. Le taux d'absentéisme était très élevé et il pouvait y avoir des conflits. Il fallait éviter un incident », confirme Loïc Picault, de la CGT. « Les salariés avaient aussi l'impression de travailler pour la Turquie, car la fermeture du site de Mouy cache en fait une délocalisation, ajoute Stéphane Maciag. La fabrication de nos amortisseurs a déjà été reprise dans une usine de Turquie. »
La décision d'écourter le cauchemar a donc été annoncée hier. Une partie des salariés a même choisi de s'arrêter dans la foulée et de ne pas tenir bon jusqu'à demain. « C'est un moment tellement dur à vivre que certains ont préféré partir ce jour même. « On a beau s'attendre à la fermetureâ?¦ J'ai quand même reçu un coup de massue en apprenant qu'elle aurait lieu vendredi », avoue Loïc Picault.
Désormais, le personnel de Mouy entre dans une période de reclassement prévue pour neuf mois. Certains ouvriers ont déjà opté pour des formations de longue durée qui débuteront en septembre.
