Oise : après avoir reçu son avis d’expulsion, il agresse violemment ses voisins d’immeuble

Le tribunal de Compiègne a condamné ce lundi un homme de 30 ans à six mois de prison ferme pour s’être battu avec ses voisins qui lui reprochaient de faire trop de bruit. Après avoir reçu son avis d’expulsion, il s’enivre, scotche la porte du couple de retraités qui vit en dessous et les frappe.

Ribécourt-Dreslincourt. Le locataire trop bruyant s'est mis à dos tout le voisinage de sa résidence à Ribécourt-Dreslincourt, ce qui a provoqué son expulsion de son logement social. (photo d'archives). LP/Stéphanie Forestier
Ribécourt-Dreslincourt. Le locataire trop bruyant s'est mis à dos tout le voisinage de sa résidence à Ribécourt-Dreslincourt, ce qui a provoqué son expulsion de son logement social. (photo d'archives). LP/Stéphanie Forestier

    Il devait être expulsé de son logement le 19 novembre mais le tribunal de Compiègne (Oise) a accéléré la procédure. À l’issue de son audience, ce lundi, Fabien G. a désormais interdiction de paraître dans son appartement de Ribécourt-Dreslincourt, ni d’entrer en contact avec les voisins qu’il a agressé. « Mais comment je vais faire pour récupérer mes affaires ? Mon scooter ? », demande-t-il à la juge, incrédule. « Vous demanderez à votre famille ou à des amis », lui répond-elle fermement.

    Ce lundi, cet homme âgé de 30 ans a écopé d’une peine de dix mois de prison, dont quatre mois ferme, pour avoir commis des violences sur ses voisins de l’étage inférieur. Déjà condamné pour des violences sur sa compagne en janvier, le prévenu était en récidive. Les juges ont donc révoqué une partie de sa précédente condamnation et ont ajouté deux mois ferme à sa condamnation. C’est donc avec un quantum de six mois de prison ferme que s’est achevée l’audience.

    Le 21 octobre, Fabien G. reçoit par courrier son avis d’expulsion. « Ça le met à mal. Il va se retrouver sans maison alors qu’on doit lui aménager une peine sous bracelet électronique. Il a eu peur d’aller en prison, alors, il s’est mis à boire » , précise Me Bénédicte Meunier, son avocate.

    En colère, le voisin indélicat met la musique à fond et boit quatre ou cinq verres de whisky « dose maison ». Il a 1,8 g d’alcool dans le sang. Quand ses voisins lui signalent par des coups au plafond qu’il fait trop de bruit, c’en est trop. Il descend, tambourine à leur porte et se lance dans l’écriture d’un mot avec du ruban adhésif sur leur porte.

    « Quand il est ivre, il nous fait vivre un enfer »

    « Je regardais le match de rugby quand ça a tapé. On n’a pas répondu. On a regardé à l’œilleton mais il était obstrué par du scotch. Ça tapait encore, alors j’ai fini par ouvrir », explique le voisin lors de son audition. Les deux hommes en viennent rapidement aux mains.

    Fabien G. assène alors plusieurs coups à son voisin. La femme de ce dernier se saisit d’un bâton pour les séparer et se fait saisir le bras à son tour. Le couple parvient finalement à se réfugier dans son appartement. Quand les gendarmes tombent sur Fabien G., celui-ci vient d’être aperçu en bas de l’immeuble, tapant sur des voitures, un couteau à la main. « Ça c’est faux. Ça devait être le bâton », plaide-t-il. « Quand il ne boit pas, ça va, mais quand il est ivre, il nous fait vivre un enfer. On n’ose rien lui dire car on a peur de lui », témoigne un voisin entendu par les gendarmes. « Ça fait quatre ans qu’il vit là et il s’est mis tout le monde à dos car il a le verre bien trop haut. », résume son conseil.

    Fabien G., qui est inséré professionnellement, a promis d’établir son domicile chez sa sœur et la Justice a décidé de lui laisser une dernière chance, à condition qu’il suive des soins en psychologie et en addictologie pendant deux ans. Il devra dédommager les deux victimes à hauteur de 300 euros chacune pour le préjudice subi.