«Pigeon Pigeon», un jeu de bluff inventé à Chantilly qui cartonne

Rémy Wannebroucq, un habitant de Chantilly, lance un jeu de société créé par ses soins. Le succès est au rendez-vous.

 Chantilly, lundi 11 novembre. Rémy Wannebroucq a testé son jeu pendant des mois lors de parties auxquelles 150 personnes ont participé.
Chantilly, lundi 11 novembre. Rémy Wannebroucq a testé son jeu pendant des mois lors de parties auxquelles 150 personnes ont participé. DR.

    Louis XIV était un grand amateur… d'œufs durs. En 2018, un braconnier a été condamné… à regarder Bambi une fois par mois. Avec « Pigeon Pigeon », la réalité est souvent plus forte que l'imagination des joueurs.

    Ce jeu de société a été créé par un habitant de Chantilly, Rémy Wannebroucq, 29 ans. « J'en vends entre 10 et 20 par jour. Des distributeurs avec de gros réseaux me contactent. Rien n'est signé mais c'est très encourageant », sourit ce mardi le jeune homme.

    Basé sur le bluff, « Pigeon Pigeon » consiste à compléter une phrase de culture générale, écrire la définition d'un mot ou d'une expression bizarres, ou révéler une anecdote sur l'un des joueurs. Au milieu des trois propositions, la partie adverse doit trouver la bonne réponse, en misant au passage.

    Avant cela, directeur d'un… Décathlon

    « Avec mes parents, on jouait souvent au jeu du Dico. Chacun notre tour, on choisissait un mot inconnu. Les autres inventaient ce que cela pouvait bien dire. Il y a souvent des trucs lunaires qui sortent. J'aimais cette mécanique », se souvient Rémy.

    La première vie professionnelle de l'intrépide créateur se situe à 1 000 bornes du jeu de société. Jusqu'en février dernier, il dirigeait, entouré de 150 personnes, le magasin Décathlon d'Herblay (Val-d'Oise). « C'était comme diriger une PME. J'ai adoré. Je gagnais bien ma vie. Mais c'était du 7J/7. Je n'avais plus d'énergie. Et j'avais envie d'entreprendre. »

    Alors Rémy démissionne. Il revend son appartement. « Je ne suis pas marié, je n'ai pas d'enfants. S'il faut manger des pâtes pendant des mois, autant y aller maintenant ! » clame-t-il.

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    DR. DR.

    Il commence à tester son jeu en invitant ses amis, puis les amis de ses amis, puis les amis de ses amis de ses amis… « A la fin, j'avais des gens que je ne connaissais pas à la maison ! 150 personnes ont participé. Je les laissais jouer, modifier les règles et j'en faisais la synthèse. »

    Le nom du jeu est lui aussi issu de ce processus de création participative. « C'est primordial un bon nom. L'image du pigeon, c'est quelqu'un d'un peu niais, un peu crédule. Ça collait bien. »

    Rémy, qui a dessiné la boîte du jeu, contacte les usines de fabrication. Le leader français du domaine, l'entreprise Ferriot-Cric, implantée dans l'Aube, répond favorablement. 3 500 exemplaires sont fabriqués. Ils s'écoulent principalement sur Amazon, sur le site pigeonpigeon.fr ou dans quelques boutiques spécialisées à Paris et Lille (Nord).

    Si le succès se confirme, Rémy a déjà dans un coin de sa tête une prochaine création. « L'univers d'une campagne politique pourrait faire un sacré jeu. Les coups de poignard dans le dos, la langue de bois, les fausses promesses, les alliances improbables… Tout le monde s'engueulerait en rigolant ! »

    « Pigeon Pigeon », de 4 à 10 joueurs, à partir de 12 ans, parties de 20 à 30 minutes. Tarif : 27 €.