«Vous voulez la guerre ? Vous allez l’avoir» : à Méru, 6 à 12 mois de prison pour quatre jeunes après des violences urbaines

Les prévenus âgés de 18 à 21 ans étaient jugés ce mercredi par le tribunal de Beauvais pour avoir participé à un guet-apens contre les gendarmes le 2 mars dernier, dans le quartier de la Nacre.

Deux épisodes de violences urbaines ont eu lieu en l'espace deux jours la tension dans le quartier de la Nacre à Méru. LP/F.C.
Deux épisodes de violences urbaines ont eu lieu en l'espace deux jours la tension dans le quartier de la Nacre à Méru. LP/F.C.

    Un regain tension dans le quartier de la Nacre ? Ce mercredi, quatre hommes - âgés de 18 à 21 ans - originaires de cette cité de Méru (Oise) ont été condamnés à des peines allant de 6 à 12 mois de prison ferme par le tribunal de Beauvais. Le quatuor était jugé pour des violences, menaces de morts et outrages à l’encontre de gendarmes commis pour leur grande majorité le 2 mars dernier.

    Ce jour-là, il est 16h30 lorsqu’une patrouille de gendarmes, en plein contrôle routier, voit passer devant eux un jeune qui roule à scooter sans casque. Les militaires décident alors de le suivre jusqu’au quartier de la Nacre. Mais une fois sur place, ils font face à quarantaine de personnes qui les attendent. Certains ont le visage dissimulé et ont visiblement la volonté d’en découdre.



    Rapidement, les insultes fusent et une pluie de projectiles s’abat sur les vitres des trois voitures des militaires déployés dans le quartier. Un jet va même jusqu’à briser l’une d’elles. Les gendarmes ripostent à coups de gaz lacrymogène et de LBD mais rien n’y fait. Leurs opposants font face. « Vous voulez la guerre ? Vous allez l’avoir », lâche l’un d’eux, qui sera identifié plus tard comme l’un des quatre prévenus.

    Face au surnombre, les forces de l’ordre tentent de se replier mais la route est bloquée par un congélateur disposé par l’un des mis en cause au milieu de la voie. « Il y avait des jeunes à motos, c’était pour éviter une course-poursuite et qu’il y ait un mort comme ça s’est déjà passé dans d’autres quartiers en France », justifie ce dernier, balayant l’idée d’avoir voulu favoriser le caillassage.

    Les quatre prévenus nient les faits

    Quelques jours après les faits, quatre individus seront interpellés. L’un d’entre eux a également été condamné pour son implication lors d’un nouvel épisode d’affrontement urbain survenu deux jours plus tard, le 4 mars. Interrogés par le tribunal, les quatre prévenus – déjà condamnés pour la plupart pour des faits similaires – nient les faits dans leur grande majorité.

    « J’étais là mais je n’ai rien fait », avance l’un des jeunes. Pour un autre, ce sont les gendarmes qui sont à l’origine des tensions. « On était en train de faire un foot tranquille quand la banalisée est arrivée. Un gendarme a sorti sa bombe lacrymo et a commencé à gazer à travers la fenêtre de la voiture avant même qu’elle se soit arrêtée », assure un autre.

    Des sanctions « à la hauteur de la gravité des faits »

    Et d’assurer qu’un des militaires aurait demandé à ses collègues « d’éteindre leur GoPro », cette caméra attachée au niveau du torse et qui peut être déclenchée lors des interventions, même si la loi ne les y oblige pas. « C’est quand même dommage de ne pas le faire quand on arrive dans un quartier où l’on est accueilli par des insultes et des jets de pierre », enchérit son avocat, Me Guillaume Douilly.

    Selon lui, il se peut que les gendarmes aient pu commettre des « confusions » dans l’identification des jeunes en question, rappelant que certains militaires ont été affectés récemment sur la compagnie de Méru. « Ils ont reçu des pierres et ont vécu des journées très compliquées mais ce n’est pas possible de relier mes clients à ces faits », souligne Me Marie Dufoyer qui intervenait pour deux d’entre eux. Mais les arguments n’ont pas convaincu le tribunal qui a estimé qu’il existait « suffisamment d’éléments » pour sanctionner les quatre jeunes hommes « à la hauteur de la gravité des faits ».