En l'absence de plan B, Fillon sauve in extremis sa candidature

Actant l'impossibilité d'un plan B, suite au renoncement d'Alain Juppé, le comité politique LR s'est rassemblé derrière François Fillon, à 11 jours de la fin du dépôt des parrainages. 

Francois Fillon arrive au QG des Républicains le 6 mars 2017 à Paris
Francois Fillon arrive au QG des Républicains le 6 mars 2017 à Paris (AFP/GABRIEL BOUYS )

    Après le renoncement de Juppé dans la matinée, et malgré une ultime tentative des sarkozystes pour le faire renoncer, François Fillon a vraisemblablement sauvé sa candidature lundi. Le candidat LR a en tout cas repris la main en soirée face aux ténors de son parti, qui lui ont réitéré leur soutien «unanime», selon Bernard Accoyer et Gérard Larcher.

    «Le retrait d'Alain Juppé a confirmé qu'il n'y avait pas de plan B, il est temps maintenant que chacun se reprenne!» a lancé d'emblée le candidat au début du comité politique réunissant une vingtaine de ténors LR, accueillis par des militants aux cris de «Fillon président».

    QUESTION DU JOUR. Présidentielle : comprenez-vous qu'Alain Juppé ait jeté l'éponge ?

    «J'ai peut être trop dramatisé»

    «Nos électeurs ne pardonneraient pas à ceux qui entretiennent le poison de la division», a également déclaré le candidat, selon sa déclaration transmise à la presse. «J'ai peut être trop dramatisé à l'occasion de ma convocation chez les juges», a-t-il reconnu. «A la suite de cette crise, certains ont décidé de rompre leur participation à la campagne pour me contraindre à me retirer. J'ai réagi en responsable politique en retournant devant le peuple. Je ne dis pas que cela vaut élection. Mais c'est quand même une démonstration», a-t-il ajouté, faisant allusion au rassemblement dimanche du Trocadéro, auquel ont participé des dizaines de milliers de personnes.

    Il a également déclaré qu'il appelait «tous les hommes et femmes de bonne volonté à se rassembler». «Je prendrai des initiatives sur la constitution d'une équipe qui fasse appel à tous les talents», a-t-il dit. François Fillon s'est également dit «prêt à la rencontre» avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, proposée lundi matin par l'ex-chef de l'Etat, «mais il faut que ce soit vite. On ne va pas laisser les feuilleton durer éternellement».

    «Le débat est clos»

    «Tu as mis fin aux hésitations. Le débat est clos. Il faut maintenant rassembler. Les sondages sont mauvais. Il y a à faire: la réunion à trois avec Juppé et Sarkozy demain (mardi) est une bonne chose», a affirmé de son côté Gérard Larcher, proche du candidat mais qui s'en était éloigné depuis quelques jours, selon des sources LR.


    Nathalie Kosciusko-Morizet a aussi estimé lors de la réunion que «la question» sur quel candidat pour la droite et le centre avait été «réglée» par Alain Juppé lundi matin lorsqu'il a renoncé à se présenter. «Ceci dit, il faut que tout le monde puisse se retrouver à l'aise dans la campagne. Que le meeting du Trocadéro soit organisé pour partie par Sens commun n'est pas acceptable. Et il faut mettre fin aux prises de paroles agressives et excluantes de certains, notamment à l'égard des centristes», a-t-elle dit selon des propos rapportés.

    D'accord avec elle, Laurent Wauquiez a renchéri: «Il faut éviter d'exclure le centre par des propos agressifs.»