Bronchiolite : «On ne trie pas les enfants à l’hôpital», assure François Braun

Le ministre de la Santé assure que les propos d’une pédiatre de l’hôpital Trousseau, qui affirmait cette semaine sur RTL être obligée de trier les enfants face à l’ampleur de l’épidémie de bronchiolite, «déforment la réalité». Il ne s’interdit pas de demander une enquête.

Face à l’explosion des cas de bronchiolite en France, le ministre de la Santé François Braun (ici le 9 novembre) a déclenché cette semaine le plan Orsan. LP/Frédéric Dugit
Face à l’explosion des cas de bronchiolite en France, le ministre de la Santé François Braun (ici le 9 novembre) a déclenché cette semaine le plan Orsan. LP/Frédéric Dugit

    Face à l’explosion des cas de bronchiolite en France, François Braun, le ministre de la Santé a déclenché le plan Orsan (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles), mercredi 9 novembre. « La situation est très préoccupante », a-t-il confié au Parisien - Aujourd’hui en France.

    Il explique vouloir « donner des moyens de coordination supplémentaires au niveau régional, et aussi la possibilité aux hôpitaux de réunir toutes leurs forces sur le sujet pour surmonter cette épreuve ». Essentiellement dans les régions les plus touchées, à savoir l’Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est.



    Une fois de plus, cette crise met en lumière la situation de la pédiatrie, en souffrance depuis plusieurs années. François Braun ne s’en cache même pas : « C’est une des spécialités qui a été le plus maltraitée ces dix dernières années », admet-il sans détour.

    « Je ne laisserai pas dire qu’on décide de qui on laisse vivre ou mourir »

    « Mais il existe quand même des solutions, insiste le ministre, notamment grâce à la quatrième année d’étude en médecine générale qui va mieux former les étudiants sur la pédiatrie. Et je vais travailler avec tous les professionnels dès la semaine prochaine pour préparer les assises de la pédiatrie : le diagnostic est connu, il faut maintenant trouver ensemble des solutions concrètes. »

    En attendant, sur le terrain, les professionnels sont exaspérés. Comme Julie Starck, pédiatre réanimatrice à l’hôpital Trousseau, à Paris. Jeudi sur RTL, elle témoignait d’une situation intenable, allant jusqu’à dire que son service « est obligé de trier nos enfants ». Interrogé le jour même, François Braun voit rouge : « Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible ». « Je ne nie aucunement les difficultés que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, de bronchiolite, mais je ne peux pas accepter de tels propos qui déforment la réalité. Je ne m’interdis d’ailleurs pas une enquête. Et si jamais de telles pratiques déviantes étaient avérées, des conclusions en seraient tirées », menace-t-il.

    Et de mettre les points sur les i : « Je ne laisserai pas dire qu’on décide de qui on laisse vivre ou mourir. Soyons très clairs, on ne trie pas les enfants à l’hôpital et nos soignants sont admirables dans leur engagement ».